Olga Tokarczuk – Les pérégrins

J’ai souvent rêvé de voir sans être vue. D’espionner. D’être l’observateur idéal.

Est-ce que lire Les pérégrins, ce « panorama foisonnant du nomadisme moderne » lorsqu’on est soi-même en voyage, améliore l’expérience de lecture ? D’un côté oui, parce que le livre est composé de tant de textes plus ou moins courts, et d’une telle diversité, qu’on peut facilement en glaner un ou deux, par-ci par-là, entre deux visites ou deux arrêts. On trouve alors pêle-mêle des pensées, des observations, des nouvelles de quelques paragraphes ou quelques pages, avec des personnages qu’on découvre une fois sans savoir qu’on les retrouvera peut-être dans un texte suivant.

Les histoires de Kunicki et de sa femme perdue, de l’anatomiste Verheyen contemporain de Spinoza, de la collection de Frederik Ruysch ou encore d’Anouchka dans le métro de Moscou, sont parmi les plus longues. Souvent situées dans un passé assez distant, toujours renouvelées et inattendues dans leur choix de personnages et de mises en scène, ce sont de vraies petites nouvelles, bien ciselées et dans lesquelles le lecteur en quête d’un peu de repos face au foisonnement de sujets de ce livre pourra s’installer un peu plus confortablement.

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