(Au moins) quatre lectures communes en 2023 : Holocauste, Šnajder, Tokarczuk, Alexievitch

Je vois se multiplier depuis quelques semaines les rendez-vous/lectures communes pour 2023. Il est temps d’ajouter ma (mes) pierre(s) à l’édifice !

Voici donc quatre propositions de rendez-vous, autour de quatre mots-clés et de quatre dates (j’explique un peu plus bas chaque projet et la méthode pour participer) :

  • Du 27 janvier au 3 février : troisième édition des Lectures communes autour de l’Holocauste
  • Le 11 mars : lecture commune autour d’Olga Tokarczuk
  • Le 23 mars : lecture commune de La réparation du monde, de Slobodan Šnajder
  • Le 31 mai : lecture commune autour de Svetlana Alexievitch
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Nouvelles publications : un tour en Lettonie, et de là en Biélorussie

Latvija

Juste un titre pour ce mois de décembre – une fois n’est pas coutume, c’est d’un titre traduit du letton qu’il s’agit : « chronique réaliste d’une enfance ouvrière » à Riga à la fin des années 1930, Bylle, de Vizma Belčevica, « ne craint pas les noirceurs. Elle dresse le portrait d’une fillette imaginative, vive, intelligente, qui sait ce que signifie survivre et combien il est difficile de faire des choix tout en restant honnête et humain. » D’abord paru en letton aux Etats-Unis en 1992, Bylle est le premier livre d’une trilogie semi-autobiographique. Il est aujourd’hui traduit en français par Gita Grīnberga et Jean-Jacques Ringuenoir pour les éditions du Cygne qui en proposent une présentation plus complète sur leur site.

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Svetlana Alexievitch – La fin de l’homme rouge, ou le temps du désenchantement

Ça fait rien si je vous parle de moi, si je vous raconte ma vie ? On a tous eu la même vie. Seulement, faudrait pas qu’on m’arrête à cause de cette conversation. Y a encore un pouvoir soviétique, ou c’est complètement fini ?

Quelles conditions faut-il réunir pour mener à bien un travail tel que celui qui a abouti à la publication de La fin de l’homme rouge ? Je ne parle pas uniquement des conditions matérielles, bien que celles-ci soient sûrement non-négligeables pour une entreprise qui s’étend sur deux décennies et parcourt le vaste territoire de l’ex-URSS. Je parle surtout des conditions propices au partage d’histoires personnelles, c’est-à-dire : la confiance, l’absence de peur, l’absence (au niveau d’une société) de raisons d’avoir peur. Sans ce « temps du désenchantement » des années d’après la chute de l’URSS, un livre tel que celui-ci n’aurait eu aucune raison d’exister, ou seulement de manière spéculative. Mais un livre de cette nature, fondé sur des témoignages oraux, aurait-il pu exister durant la majeure partie de l’existence de l’URSS, avec le risque qu’il comportait de remettre en cause les discours, les valeurs et l’histoire officiels ?

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