Osvalds Zebris – A l’ombre de la Butte-aux-coqs
Publié : 26/10/2020 Classé dans : 2010s, Lettonie, Nouvelles publications, Roman historique, Service Presse | Tags: Zebris 8 CommentairesCet été, ma série de romans historiques m’avait emmenée en Estonie, vers le début du XXe siècle : c’était alors une province de l’empire russe ; de Saint Pétersbourg émanait le pouvoir ultime, de là partaient également les ordres pour anéantir toute revendication telle que celle qui est au cœur du superbe roman Le fou du tzar.
Maintenant, c’est vers la Lettonie voisine que je me dirige avec A l’ombre de la Butte-aux-Coqs. L’action s’y déroule une centaine d’années après celle de Le fou du tzar, donc dans les premières années du XXe siècle, mais on y retrouve des éléments similaires, avec d’une part des communautés rurales traditionnelles dont s’est en partie extrait le personnage principal, et d’autre part des aspirations politiques réprimées par l’appareil de contrôle du tsar. Un autre parallèle intéressant, entre ces deux livres sinon tout à fait différents, concerne le narrateur : dans les deux cas, ils sont issus du monde paysan, mais ils s’en sont éloignés après être passés par l’école (tout le monde n’y a pas encore accès) ; mais là où Jakob Mettich se tient à l’écart des discussions politiques par choix, Rūdolfs, le narrateur d’A l’ombre de la Butte-aux-coqs, se retrouve mêlé à l’action, plutôt parce que les circonstances l’y ont poussé que parce qu’il le souhaitait vraiment. Lire la suite »
Après l’URSS – retour en livres sur 15 * 30 années d’indépendances (2)
Publié : 22/12/2021 Classé dans : Arménie, Azerbaïdjan, Bélarus, Estonie, Géorgie, Kazakhstan, Kirghizstan, Lettonie, Listes, Lituanie, Moldavie, Ouzbékistan, Russie, Tadjikistan, Turkménistan, Ukraine, URSS 32 CommentairesComme je l’évoquais hier dans mon billet de présentation, voici un voyage par les livres dans l’espace de l’ex-URSS. Pour chaque pays, une ligne de présentation, et deux ou trois livres que j’ai lus (le lien vers ma chronique est dans le titre du livre), que je vais bientôt lire (j’ajouterai le lien), que j’aimerais lire (je mets le lien vers l’éditeur), ou que j’aimerais lire mais qui sont vraiment difficiles d’accès (pas de lien). S’il y un petit accent récurrent sur le contexte historique qu’aborde une bonne partie de ces livres, c’est davantage représentatif de mon intérêt personnel ainsi que de certains choix du marché de la traduction, que d’une obsession des auteurs et autrices de ces pays pour l’histoire avec un grand H.
C’est parti ?
Lituanie
Annexée par l’URSS en 1940 (comme la Lettonie et l’Estonie), la Lituanie est la première des républiques socialistes à déclarer son indépendance de l’URSS, le 11 mars 1990.
>>> Vilnius Poker, de Ričardas Gavelis : « violente ode à la liberté[, s]a publication fit l’effet d’une bombe et fut la catharsis de tout un peuple étouffé par les non-dits de l’occupation soviétique » (Monsieur Toussaint Louverture).
>>> Haïkus de Sibérie, de Jurga Vilé (illustrations : Lina Itagaki), « un roman graphique mêlant narration, collages et haïkus » pour raconter par la voix d’un enfant la Lituanie et la déportation en Sibérie durant la Seconde Guerre mondiale (Editions Sarbacane).
>>> La saga de Youza, de Youozas Baltouchis, le XXè siècle lituanien raconté depuis le pas de porte d’un quasi-ermite vivant au rythme de la nature.



Géorgie
Après ce premier pays balte, c’est dans le Caucase qu’est déclarée la deuxième indépendance, celle de la Géorgie, le 9 avril 1991.
>>> Le malheur, de David Kldiachvili. La Géorgie devient une république socialiste soviétique dès 1921, et est incorporée dans l’URSS l’année suivante. Cette courte pièce de théâtre évoque la vie rurale du début du XXe siècle. J’ai prolongé ma chronique d’une promenade culturelle dans le début du XXe siècle géorgien.
>>> Ténèbres sacrées, de Levan Berdzenichvili, « sans doute le seul livre sur le Goulag qu’il est impossible de lire sans éclater de rire », disent les éditions Noir sur Blanc qui publient le livre le 10 février 2022.
>>> The Pear Field, de Nana Ekvtimishvili. Tbilissi, années 1990, des enfants d’un orphelinat se battent pour vivre. A paraitre en français chez Noir sur Blanc en 2023.



Estonie
A l’été 1991, alors qu’en Crimée et à Moscou se déroule le coup d’état contre Gorbatchev, les mouvements vers l’indépendance s’accélèrent. Le 20 août 1991, l’Estonie déclare à son tour son indépendance. Elle conserve une importante minorité russe.
>>> Le fou du Tzar, de Jaan Kross. Un beau roman historique qui fait revivre une province d’Estonie au XIXe siècle, lorsqu’elle faisait – déjà – partie de l’empire russe.
>>> La beauté de l’histoire, de Viivi Luik. « Aux marges de l’Union soviétique des années 60, dans les pays Baltes, une jeune femme choisit de rester derrière le rideau qui cache les terres promises. » (extrait d’une belle recension dans Le Temps).
>>> Le voyage de Hanumân, d’Andreï Ivanov. L’écrivain russophone s’est inspiré de sa propre expérience pour « raconte[r] l’exil de deux paumés [l’Estonien Johann et l’Indien Hanumân] au Danemark, et leur vie quotidienne dans un camp de réfugiés » (Le Tripode).



Lettonie
Le 21 août 1991, la Lettonie adopte la loi constitutionnelle ré-établissant de facto sa souveraineté, un an et demi après le vote du Conseil Suprême d’Estonie, le 4 mai 1990, pour le rétablissement de l’indépendance.
>>> A l’ombre de la Butte-aux-Coqs, d’Osvalds Zebris : Riga, début du XXe siècle. Rūdolfs, un homme déchiré quant à son rôle dans la petite et la grande Histoire.
>>> Petit déjeuner à minuit est la chronique – tragique, absurde, grotesque – de la déportation en URSS de l’auteur Valentīns Jākobsons, de 1941 à 1955. Editions du Cygne.
>>> Metal, de Jānis Joņevs : « Dans une Lettonie en transition après l’effondrement de l’Union soviétique, une jeunesse aventureuse s’enflamme pour la culture alternative et le rock metal » (Gaïa).



Ukraine
Le 24 août 1991, la Rada – le Conseil suprême d’Ukraine – déclare à son tour l’indépendance, plus d’un an après avoir déclaré sa souveraineté. Le 1 décembre 1991, la population ukrainienne le confirme avec un référendum : 92,3% des participants se prononcent pour l’indépendance du pays.
>>> Explorations sur le terrain du sexe ukrainien, d’Oksana Zaboujko : « La relation passionnelle que partagent un peintre ukrainien et la narratrice constitue une métaphore de l’Ukraine du XXIe siècle » dans ce roman traduit de l’ukrainien chez Intervalles.
>>> Le pingouin, d’Andreï Kourkov. Premier roman de cet auteur russophone, ce « tableau impitoyable de l’ex-Union soviétique » est aussi le premier d’une longue série à être traduit en français (Liana Levi).
>>> Pour une nouvelle génération d’écrivains, c’est la guerre de cette dernière décennie avec la Russie qui fournit le matériau de leur œuvre. C’est le cas pour deux autrices qui ne sont pas traduites en français : Haska Shyyan, que j’avais présentée lorsqu’elle avait reçu avec За спиною (« Derrière le dos ») le prix de littérature de l’Union européenne, pour l’Ukraine en 2019 ; et l’historienne Olesya Khromeychuk dont A Loss. The Story of a Dead Soldier Told by his Sister (Columbia University Press) reprend les formes de l’essai et de l’autobiographie pour évoquer les dimensions personnelles et féminines d’un conflit qui s’éternise.




Biélorussie
20 août, 21 août, 24 août… puis 25 août 1991 : ce jour-là, c’est au tour de la Biélorussie de s’ajouter à la liste des pays ayant déclaré leur indépendance.
>>> Svetlana Alexievitch, Sacha Filipenko, Alhierd Baharevič, Artur Klinau, Pavel Priajko, Hanna Krasnapiorka… j’avais consacré tout un article l’année dernière à une promenade dans la littérature (en russe et en biélorussien) traduite en français. Le plus simple est d’aller y jeter un coup d’œil : c’est sur ce lien.
Moldavie
Deux jours après la Biélorussie, la Moldavie : nouvelle déclaration d’indépendance (le 27 août 1991), pour un nouveau cas particulier de trajectoire pré- et post-URSS. Conglomérat de deux provinces ballotées aux XIXe et XXe siècles entre la Roumanie, l’empire russe et la république socialiste soviétique d’Ukraine, la république socialiste soviétique moldave est formée en 1940. Lorsqu’elle déclare son indépendance en 1991, la nouvelle république de Moldavie est déjà en train de perdre le contrôle de la province de Transnistrie, un état qui n’a jamais été reconnu par la communauté internationale.
>>> Le jardin de verre, de Tatiana Ţîbuleac : d’expression roumaine, l’auteure revient dans ce roman sur la vie d’une petite orpheline de Chişinău, la capitale, dans les années 1980 et 1990. En arrière-plan, la question des langues, l’héroïne grandissant entre moldave et russe, alphabet cyrillique et alphabet latin.
>>> Des mille et une façons de quitter la Moldavie, de Vladimir Lortchenkov. Ce roman loufoque, traduit du russe, met en scène une poignée de personnages prêts à tout pour accéder enfin à une vie prospère, loin de la terre pauvre et boueuse, du chômage et de la corruption de leur pays.



Azerbaïdjan
Le 30 août 1991, l’Azerbaïdjan déclare son indépendance, renouant avec l’expérience républicaine de 1918, interrompue par l’arrivée des troupes soviétiques en 1920. De part et d’autre de cette déclaration de 1991, les tensions ethniques entre Azerbaïdjanais et Arméniens flambent déjà.
>>> Leyli et Medjnun (1908), de Uzeir Hadjibeyov, « retrace l’histoire d’un amour tragique entre deux jeunes gens, sorte de Roméo et Juliette du monde oriental » inspiré d’un poème du même nom du XVIe siècle. Publié aux éditions L’Espace d’un instant dans un volume qui comprend également Köroghlu, opéra inspiré d’une légende épique du XVIe siècle.
>>> Ali et Nino, de Kurban Said, est parfois présenté comme « le » roman de l’Azerbaïdjan, parfois aussi comme « le » roman du Caucase, et plus généralement comme la version régionale de Roméo et Juliette à l’époque de la première indépendance. L’auteur et le livre (Libretto) ont tous deux une histoire curieuse : deux billets à venir à leur sujet.
>>> Jours Caucasiens, de Banine. Publié à Paris en 1945, ce roman revient sur l’enfance dorée de l’auteure à Bakou, de 1905 à son départ définitif de l’Azerbaïdjan vingt ans plus tard.



Kirghizstan

Dernière république socialiste soviétique à déclarer sa souveraineté, en novembre 1991, le Kirghizstan est avec l’Ouzbékistan la première des républiques d’Asie centrale à déclarer son indépendance, le 31 août 1991.
>>> Je n’évoque ici que le dernier des livres de l’écrivain emblématique du Kirghizstan soviétique, Tchinguiz Aïtmatov : Le léopard des neiges – « Les destins croisés d’un léopard des neiges banni de son clan et d’un journaliste indépendant qui ne se reconnaît pas dans la nouvelle vie, dominée par le marché et les oligarques » (Le temps des cerises).
Ouzbékistan
Depuis la déclaration d’indépendance du 31 août 1991, le 1 septembre est célébré comme fête de l’indépendance. Après le décès en 2016 de son dernier dirigeant soviétique et premier dirigeant post-soviétique, Islam Karimov, le pays s’ouvre au monde et joue notamment sur un héritage culturel impressionnant. Une illustration : le tout nouvel aéroport de Samarcande, en forme de…

>>> L’écrivain Hamid Ismaïlov est expulsé d’Ouzbékistan peu après la déclaration d’indépendance du pays. En français, ses Contes du chemin de fer sont traduits du russe (Sabine Wespieser Editeur) ; en anglais, son merveilleux roman The Devil’s Dance est traduit de l’ouzbek (Tilted Axis Press). Dans les deux cas : billets à venir.
La revue Jentayu me signale également que l’on retrouve deux textes de Hamid Ismaïlov dans la revue : dans le numéro 5 (un extrait de son roman ‘Manaschi’, accompagné d’un entretien) et dans le numéro 9 (un extrait de son roman ‘The Devil’s Dance’, là encore avec un entretien).
>>> La revue Jentayu – Nouvelles Voix d’Asie a publié en français un entretien avec l’auteure Vika Osadtchenko sur les littératures de langue ouzbèke et de langue russe en Ouzbékistan, et un autre entretien avec l’auteur d’expression russe Yevguéni Abdoullaïev sur Tachkent et la littérature d’Ouzbékistan (ces entretiens en accès libre sur le site s’accompagnent aussi de textes de ces deux auteurs, traduits en français et disponibles dans les pages de la revue papier ou ebook).




Tadjikistan
Le Tadjikistan est peut-être le pays qui me force le plus à reconnaitre que c’est une erreur de vouloir répliquer partout la formule « un pays – une (ou deux) langues – une ou deux œuvres de fiction ». Par ailleurs, que sais-je du pays ? Pas grand-chose. Une situation géographique qui le rapproche autant des frontières de l’Afghanistan et du Xinjiang chinois que de l’Ouzbékistan et du Kirghizstan ; le partage entre ces deux derniers pays et le Tadjikistan d’un territoire – la vallée de Ferghana – contesté et à forte minorité ouzbèke dans la partie tadjike ; un territoire montagneux et pourtant lieu de passage multiséculaire ; une langue indo-iranienne qui la distingue de ses voisins turcophones ; un pays à l’islamisme enraciné mais sous contrôle du régime autoritaire… un pays, d’ailleurs, qui proclame son indépendance de l’URSS le 9 septembre 1991.
>>> Parmi les quelques noms que l’on retrouve par-ci par-là, celui de Sadriddin Aini, né bien avant l’émergence du Tadjikistan comme état (soviétique ou autre), ou d’ailleurs de l’Ouzbékistan (il nait en 1878 sur le territoire de l’actuel Ouzbékistan). Cet article en anglais le replace dans son contexte : recevant une éducation musulmane traditionnelle dans l’alphabet arabo-persan, il se tourne d’abord vers la poésie puis, ayant rejoint très tôt le mouvement révolutionnaire, il finit par s’inscrire dans le courant du réalisme socialiste. Jusqu’à son décès en 1954, il est l’une des principales personnalités de la vie culturelle et scientifique du Tadjikistan au sein de l’URSS. Par ses publications, il promeut un développement tadjike de la littérature (qui passe par ailleurs par plusieurs alphabets successifs – arabe, puis latin à partir de 1928, puis cyrillique à partir de 1940 ; après la chute de l’URSS, le Tadjikistan réintroduit l’alphabet arabo-persan). De Sadriddin Aini, il existe deux livres en français : Boukhara (texte autobiographique sur la période des émirs de Boukhara, publié par Gallimard en 1956 – c’est le deuxième volume de la collection « Littérature soviétique » dirigée par Aragon), et La mort de l’usurier, un recueil de nouvelles publié l’année suivante par Les Editeurs Réunis (une maison appartenant au PCF).
>>> Plus récent, et plus facile d’accès, Zahhâk, le roi serpent, de Vladimir Medvedev : « Tadjikistan, années 1990. Au lendemain de l’effondrement de l’URSS, la guerre civile plonge le pays dans le chaos (…) Sept narrateurs prennent tour à tour la parole. Tous sont forcés de remettre en question leur univers dans cette période de bouleversements » (Editions Noir sur Blanc).



Arménie
Le 23 septembre 1991, c’est au tour du Conseil suprême de la RSS d’Arménie de déclarer l’indépendance du pays, deux jours après un référendum sur l’indépendance et un peu plus d’un an après une déclaration du parlement allant dans le même sens. Voici trois livres très différents pour un pays, un peuple et une histoire aux multiples facettes.
>>> L’Enchaîné (1918), de Levon Shant, un « jeu théâtral du Moyen Age arménien » avec en son centre la ville fortifiée d’Ani ; une traduction de l’arménien publiée aux éditions L’Espace d’un instant.
>>> Et du ciel tombèrent trois pommes, de Narinai Abgaryan, auteure d’origine arménienne et traduite du russe. « Le point de départ de ce roman sincère et délicat est un village situé au sommet des montagnes arméniennes », mais le roman semble difficile à trouver en français, et n’apparait plus au catalogue de la maison d’édition Macha qui l’a publié en 2016.
>>> Le livre des chuchotements, de Varujan Vosganian : un auteur contemporain dont la famille s’est établie en Roumanie après le génocide arménien. Traduit du roumain, ce roman fourmillant fait s’entrecroiser l’histoire des Arméniens et celle de la Roumanie au XXe siècle.



Turkménistan
Le Turkménistan est parmi les derniers à déclarer son indépendance, le 27 octobre 1991, après une série d’étapes similaires à celle de l’Arménie. Il est aussi l’illustration par excellence de la nécessité de dissocier chute de l’URSS, indépendance et démocratisation : le Turkménistan est l’un des pays les plus fermés au monde malgré un degré d’assouplissement au cours des quinze dernières années. Comment faire vivre une littérature dans un pays où la liberté de penser est sévèrement réprimée ?
>>> L’écrivain et opposant Ak Welsapar fournit un élément de réponse par sa trajectoire personnelle d’exil : en Russie dès 1993, puis en Suède depuis 1994. La revue Jentayu – Nouvelles Voix d’Asie lui a consacré un entretien en français (en accès libre sur le site, et accompagné d’un texte de l’auteur, traduit en français et disponible dans les pages de la revue papier ou ebook). Il écrit en turkmène, en russe et en suédois ; et trois de ses livres sont traduits en anglais, par exemple The Tale of Aypi, qui retrace l’histoire d’un groupe de pêcheurs menacé de perdre leur village ancestral sur les bords de la mer Caspienne (Glagoslav Publications).


Kazakhstan
Un pays immense. Une population ethniquement très variée et dominée par une importante minorité russophone. La quatrième puissance nucléaire de l’URSS. Le Kazakhstan est, 1990-1991, la république socialiste soviétique dont les dirigeants voient avec le moins d’enthousiasme la dislocation de l’URSS, et est la dernière à adopter une déclaration d’indépendance, le 16 décembre 1991. Son dirigeant d’alors devient le premier dirigeant du Kazakhstan indépendant. Quelques jours après cette déclaration d’indépendance, le Kazakhstan reçoit dans sa capitale les dirigeants des républiques slaves et d’Asie centrale. Ils y adoptent la déclaration d’Alma-Ata, élargissant à huit nouveaux états de l’ex-URSS les accords de Belovej (ou Minsk) mettant fin à l’existence de l’URSS comme sujet du droit international, et lui donnant une sorte de successeur, la Communauté des Etats Indépendants.
>>> En fouillant dans la collection « Littératures soviétiques » que j’ai mentionnée pour le Tadjikistan, j’ai trouvé deux autres titres traduits ou adaptés du kazakh (avec l’aide du russe) : La jeunesse d’Abaï, de Moukhtar Aouezov (« Il y a cent ans, en pleine Asie Centrale, la vie nomade des Kazakhs, dans la société de clans où règne encore la polygamie. Un enfant qui sera un grand poète, dans le milieu féroce des siens, s’éveille à l’amour, aux sentiments humains… », Gallimard) et Les cendres de l’été, d’Abdéjamil Nourpéissov (premier volume d’une « trilogie qui peint la vie des peuples des bords de la mer d’Aral de 1914 à la guerre civile », Gallimard).
>>> Le péché de Cholpane, de Magzhan Zhumabayev (1893 – 1938), une nouvelle sur la vie et la relation à la maternité d’une jeune femme nouvellement mariée, est accessible en français dans son intégralité sur le site des éditions Kapaz.



… et la Russie ?
Des quinze nouveaux Etats de l’ex-URSS, il ne me reste plus qu’à aborder le plus central, et le plus difficile. Comment séparer la Russie de l’URSS ? C’était – avec la question de la nature de l’URSS – l’enjeu majeur du conflit qui oppose Gorbatchev et Eltsine, surtout à partir de l’élection de ce dernier, par le parlement de la RSS russe, au poste de président de la République de Russie, en mai 1990 – une légitimité électorale que n’a pas Gorbatchev et qui sera un argument de poids pour Eltsine au cours des mois suivants.
Et que dire de sa littérature ? Avant, durant et après l’URSS, c’est certainement celle qui est la plus connue et la mieux traduite en français. Est-ce que ça a du sens d’en faire un florilège en trois livres ? En dix livres ?
A priori non, mais je me lance quand même : d’Andreï Platonov, Tchevengour, roman – dès son écriture en 1929 – des revers sombres de « l’utopie » communiste (Robert Laffont) ; de Vassili Choukchine (1929-1974), un auteur présenté « comme le plus important des dereventchikis, ces écrivains russes qui donnent du terroir une vision forte, parfois empreinte de fantastique », Post-Scriptum et autres nouvelles (L’Instant Même) ; de Viktor Pélévine, Homo Zapiens (Génération « P »), un roman psychédélique et quasi-contemporain sur la Russie des années 1990 (Seuil).



Pour terminer…
Une URSS, 15 Etats nouvellement indépendants… et une explosion de territoires qui réclament à leur tour l’autonomie, l’indépendance, la souveraineté, un statut spécial…
Je n’en cite qu’un, l’Abkhazie, nichée entre la Géorgie, la Russie et la mer Noire, et je le cite seulement pour pouvoir parler de ce regard curieux, irrévérent, ironique sur l’Abkhazie d’avant et pendant l’URSS, que porte un auteur d’expression russe sur sa région d’origine : il s’agit de Sandro de Tchéguem, de Fazil Iskander.
C’est ma dernière mention pour aujourd’hui du fait qu’il s’agit là encore d’un billet à venir !



Je mets fin ici à ce long périple dans une région immense et diverse à tant de titres.
Dites-moi s’il vous a donné des idées ou rappelé des souvenirs !
2020 : Le mot de la fin d’année
Publié : 31/12/2020 Classé dans : Bilan 41 CommentairesWordPress me dit que j’ai écrit 76 billets cette année. Avec celui-ci, 77. Pour parler de quoi ?
De livres, bien sûr ! Principalement de la littérature d’Europe centrale, de l’Est et des Balkans. J’ai chroniqué 34 livres, traduits de pratiquement toutes les langues de la région. Les voici (avec entre parenthèse la date de publication originale) :
- de l’albanais : Avril brisé (1978), d’Ismail Kadaré.
- de l’allemand : L’ingrate venue d’ailleurs (2012), d’Irena Brežná (c’était pour les Feuilles allemandes).
- du bulgare : Mères (2005), de Théodora Dimova (ma première chronique de l’année, ça parait déjà lointain !).
- du croate : Blue Moon (2014), de Damir Karakaš ; Sonnenschein (2007), de Daša Drndić; Adios cow-boy, d’Olja Savičević ; Les turbines du Titanic (2014), de Robert Perišić ; Le musée des redditions sans condition (1997-8), de Dubravka Ugrešić.
- de l’estonien : Le fou du Tzar (1978), de Jaan Kross.
- du hongrois (seulement deux !) : Vagabondages (1927), de Lajos Kassák, et Europica Varietas (1620), de Márton Szepsi Csombor.
- du letton : Soviet Milk (2015), de Nora Ikstena et A l’ombre de la Butte-aux-Coqs (2014), d’Osvalds Zebris.
- du polonais : Polococktail Party (2002), de Dorota Masłowska ; L’Est (2014), d’Andrzej Stasiuk ; et Le journal d’un loup (1998), de Mariusz Wilk.
- du roumain : Dernière nuit d’amour, première nuit de guerre (1930), de Camil Petrescu ; Femmes (1932) et La ville aux acacias (1935), de Mihail Sebastian ; Le jardin de verre (2018), de Tatiana Ţîbuleac ; et Le livre des chuchotements (2009), de Varujan Vosganian.
- du serbe : Timor mortis (1989), de Slobodan Selenić ; Goetz et Meyer (1998), de David Albahari ; et Au puits (1879-1882), de Laza Lazarević.
- du serbo-croate : Jardin, cendre (1965), de Danilo Kiš.
- du slovaque : Le bal des porcs (2018), d’Arpád Soltész.
- du slovène : Ce que l’on ne peut confier à sa coiffeuse (2015) d’Agata Tomažič; Arrêt sur le Ponte Vecchio (1959-60), de Boris Pahor ; et Katarina, le paon et le jésuite (2000), de Drago Jančar.
- du tchèque : L’amour au temps du changement climatique (2017), de Josef Pánek.
- de l’ukrainien : Felix Austria (2014), de Sofia Andrukhovych.
Et aussi de l’italien (Aux frontières de l’Europe, de Paolo Rumiz). Ainsi que deux livres écrits directement en français : Demain la brume (2020), de Timothée Demeillers, et Les mots brisés (2020), de Martin Daneš.
Parmi ces 34 chroniques, 14 portaient sur des livres publiés cette année (j’ai recensé une cinquantaine d’ouvrages, principalement de fiction, publiés cette année : j’en ai déjà fait un petit récapitulatif ici).
Le monde des livres serait beaucoup plus triste sans la variété des maisons d’édition et le travail de traducteurs et traductrices. Cette année, j’ai chroniqué des livres :
… publiés par des grandes et des petites maisons d’édition : Actes Sud, Agullo, Asphalte, Belleville, Christian Bourgois, Denoël, Editions d’En bas, Fayard, Gaïa, Gallimard, Ginkgo, JC Lattès, La Différence, Laffont, L’Herne, Libretto, Mercure de France, Noir sur Blanc, Séguier, Syrtes.
… et traduits par Jusuf Vrioni (albanais), Marie Vrinat-Nikolov (bulgare – un entretien à retrouver avec elle et Isabelle Carré ici à propos du prix INALCO qu’elles ont co-fondé), Mireille Robin et Chloé Billon (croate – un entretien avec Chloé Billon à retrouver ici), Jean-Luc Moreau (estonien), Roger Richard (hongrois), Nicolas Auzanneau (letton), Margot Carlier et Laurence Dyèvre (polonais), Florica Courriol, Laure Hinckel, Alain Paruit, Philippe Loubière et Marily le Nir (roumain), Alain Cappon et Gojko Lukić (serbe – un entretien avec Gojko Lukić à retrouver ici), Jean Descat (serbo-croate), Barbora Faure (slovaque), Antonia Bernard, Stéphane Baldeck, Andrée Lück-Gaye et Claude Vincenot (slovène), Benoit Meunier (tchèque) et Iryna Dmytrychyn (ukrainien).
Que vais-je retenir de cette année de lecture ? Tout – c’était en général une bonne année de lecture – mais en particulier :
Mères, de Théodora Dimova, pour la concision des portraits et des univers qui constituent ce roman bref et percutant.
Vagabondages, de Lajos Kassák, pour l’entrain sans vergogne de ce voyageur pédestre des années 1900.
Katarina, le paon et le jésuite, de Drago Jančar, pour la texture, le style et l’ambition de ce roman historique.
Les turbines du Titanic, de Robert Perisić, pour le cynisme léger de ce roman contemporain, pour l’humanité des personnages qui le peuplent, et pour la qualité de la traduction.
Timor mortis, de Slobodan Selenić, pour la réflexion sur l’écriture et sur l’histoire dans une région aux contours mouvants.
Le musée des redditions sans condition, de Dubravka Ugrešić, pour le jeu de l’écriture et de la construction qui donne tant de profondeur à ce livre méditatif.
J’ai aussi écrit quelques articles thématiques, qui m’ont au passage permis de donner libre cours à ma manie des listes :
- pour m’emmener en voyage : d’abord à travers l’Europe en général, et aussi d’Odessa à Trieste.
- sur les romans historiques.
- sur les femmes écrivains, pour faire suite à un article plus long de l’année dernière.
- sur les deux passionants numéros du dossier de la revue Translittérature sur « Quoi de neuf à l’Est ? » : le premier ici, et le deuxième là.
- sur les frontières et la littérature au fil du XXe siècle.
- sur Ismaïl Kadaré, ou plutôt sur toutes les bonnes raisons de lire/découvrir cet auteur incontournable de l’Albanie du XXe siècle.
- sur le Bélarus/la Biélorussie et sa littérature – en réponse à une actualité politique qui n’a malheureusement pas beaucoup changé.
- sur les auteur.e.s classiques en traduction.
Nouveauté de cette année, j’ai aussi parlé de 27 livres qui n’ont rien à voir avec la littérature d’Europe centrale, de l’Est et des Balkans. Je l’ai fait en six épisodes (#1, #2, #3, #4, #5, #6). C’est déjà une sélection de ceux que j’ai le plus apprécié, dont je ne vais pas faire de sous-sélection, même si tout compte fait certains me resteront vraiment à l’esprit…
Pour l’année prochaine ? Un peu de la même chose, avec toujours l’envie de faire plus et mieux.
Deux rendez-vous s’annoncent pour les prochaines semaines : le 13 janvier, une lecture commune autour d’Ismail Kadaré (Le général de l’armée morte, mais la porte est ouverte à n’importe quel autre titre de cet auteur prolifique) ; et du 27 janvier au 3 février, une semaine dédiée à la littérature et l’Holocauste, en compagnie de Patrice (Et si on bouquinait?).
J’ai aussi un projet qui m’emmènerait encore plus loin si je le lance, mais qui est encore en gestation…
En tout cas, aucun risque de tomber en panne de lecture en attendant.
Tout ça pour dire, aussi : merci!
Merci à vous tous pour vos passages, votre compagnie, vos commentaires, vos remarques, et que 2021 soit pour tous une bonne nouvelle année de lectures !
P.s. presque 10 ans de blog, et ce n’est que la deuxième fois que je fais un mot de fin d’année !
Nouvelles parutions : un dernier tour d’horizon pour 2020
Publié : 16/12/2020 Classé dans : "Europe centrale", Allemagne, Bulgarie, Estonie, Lituanie, Nouvelles publications, Poésie, Roumanie | Tags: Baltouchis, Gospodinov, Kivirähk, Müller 5 CommentairesAvec :
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Un article. C’est dans le dernier numéro des Cahiers Lituaniens : un aperçu par Marielle Vitureau de l’histoire de la traduction en français de La saga de Youza, de Youozas Baltouchis d’un des romans lituaniens les mieux connus et aimés à l’étranger (à juste titre. J’ai gardé un excellent souvenir de ce roman chroniqué ici). Pour retrouver le sommaire des Cahiers Lituaniens, c’est sur ce lien, et l’article de Marielle Vitureau, directement sur ce lien.
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Deux numéros. Ce sont ceux de la revue Po&sie, qui portent le titre « Europe, centrale ». Sous la houlette de Guillaume Métayer, sont rassemblés des textes inédits, principalement contemporains (mais avec quelques exceptions : Kafka fait une apparition). Un extrait de l’introduction : « Nous constatons que la poésie centre-européenne est d’une vitalité exceptionnelle, et pourtant nous n’en avons presque pas trace. » Feuilletant le numéro 170, j’y trouve plusieurs poèmes d’Olja Savičević Ivančević (dont j’avais présenté le roman Adios cow-boy ici), une présentation par Cécile Kovacshazy du poète rom Ilija Jovanovič et des sujets qui parcourent son œuvre (l’exil, la stigmatisation, la pauvreté, l’Holocauste), cinq poètes polonais contemporains, d’autres tout droit arrivés des îles adriatiques… Pour retrouver le numéro 170, c’est par ici, et pour le numéro 171, par-là, et si c’est une table-ronde de présentation de ces numéros qui vous intéresse, il y en a une ici.
3
Trois livres (dont deux parus en novembre). Il s’agit de :
Les secrets, d’Andrus Kivirähk (l’auteur de L’Homme qui savait la langue des serpents), « une histoire joyeuse, tendre et drôle, pour la famille » dans laquelle l’auteur, « avec son humour et son imagination caractéristiques, (…) nous ramène au pays de notre enfance et à ses rêves éveillés », dit l’éditeur Le Tripode. Traduit de l’estonien par Jean-Pierre Minaudier et illustré par Clara Audureau (paru le 5 novembre).
Tous nos corps, de Géorgui Gospodinov, « recueil d’une centaine de microfictions environnementales » dans lequel « le corps du narrateur se fond avec le corps social, le corps animal, le corps floral, sur un ton a la fois tendre et drôle, humoristique et méditatif », dit l’éditeur Intervalles. Traduit du bulgare par Marie Vrinat-Nikolov (paru le 20 novembre). Une chronique à retrouver sur ce lien.
La convocation, de Herta Müller : « Roumanie, à la fin des années Ceausescu. Surprise en train d’envoyer un message vers l’Ouest, la narratrice est convoquée dans les bureaux de la Securitate. Jour après jour, les interrogatoires se succèdent, aussi absurdes qu’inquiétants », dit l’éditeur Gallimard. Traduit de l’allemand par Claire de Oliveira (paru le 3 décembre).
8
C’est mon dernier article sur les nouvelles publications de cette année. Vous avez peut-être raté un épisode ? Je vous récapitule ici mes huit précédents articles sur les nouvelles publications 2020 (avec liens vers les livres déjà chroniqués).
En janvier : un polar polonais, un roman historique lituanien et une fresque historique roumaine.
Également en janvier : deux petits textes tchèques.
En février : un écrivain bosniaque francophone, un écrivain polonais exilé, un roman-témoignage tchèque, un (autre) polar polonais, un Vagabondage hongrois, un dissident polonais, des Journaux de Kafka, et un voyage anglo-bulgare à la Lisière.
Tout début mars : une enfance moldave, des vies polonaises, une fuite slovène en Europe centrale, une coiffeuse slovène, un rockabilly croate, un écrivain tchèque vu par un autre écrivain tchèque, une BD médiévale fantastique, une autobiographie ukrainienne en images, et un morceau de ciel franco-lituanien.
En juin, des affaires personnelles polonaises, une collection albanaise, un voyage ukrainien entre trois capitales, un autre (tchèque) au temps du changement climatique, une mission auprès d’un prince de Roumanie, et une autobiographie romanesque de la Lituanie de la première moitié du XIXe siècle.
Fin août : un roman roumain à travers un siècle et deux continents, un roman d’apprentissage croate, une révolution aux accents lettons, quatre destins franco-yougoslaves, des récits tchèques, un bal de porcs slovaques.
Fin septembre : une prix Nobel polonaise, des évasions de guerre polonaises, un recueil yiddish, une ville aux acacias et un vagabond du Danube, tous deux roumains
Et enfin, en novembre : deux offrandes croates, un monologue slovaque, un voyage franco-roumain dans les Balkans, un thriller ésotérique en Transylvanie, un étrange cas de BD tchèque, une exclave russe en images, et des promenades dans la campagne serbe d’antan.
50 (+/-)
Au total une bonne cinquantaine de titres recensés cette année, principalement de fiction, et parmi lesquels 11 traduits du polonais, 7 du tchèque, 6 du roumain, 4 du croate, deux chacun du slovaque, du slovène et du lituanien, et un chacun du lituanien, du bosniaque, du hongrois, du yiddish, de l’albanais, du russe (Ukraine), du serbe et du letton, ainsi qu’un autre traduit de l’anglais, un de l’allemand et sept écrits en français.
J’ai hâte de voir ce que nous réserve l’année prochaine!
C’est la rentrée ! Quelques livres à paraître en août-septembre
Publié : 26/08/2020 Classé dans : Croatie, France, Lettonie, Nouvelles publications, Roumanie, Slovaquie, Tchécoslovaquie 14 CommentairesC’est la rentrée, et pour le blog aussi ! Parmi les 511 romans et recueils de nouvelles de la rentrée littéraire 2020 (« le plus faible nombre de livres depuis la rentrée 1999 », dixit Livre Hebdo), une petite poignée provient de (ou a trait à) l’Europe centrale, de l’Est et des Balkans. Voici ceux que j’ai collectés :
Aux Editions Noir sur Blanc, le 20 août : Les Oxenberg et les Bernstein, de Catalin Mihuleac (traduit du roumain par Marily Le Nir). Lorsque la riche Américaine Dora Bernstein et son fils Ben se rendent dans la ville roumaine de Iaşi, durant l’été de 2001, deux histoires se rejoignent « entre secrets de famille et zones d’ombre de la mémoire collective », y compris celle concernant l’histoire de la Roumanie fasciste de l’entre-deux-guerres. La présentation de l’éditeur sur ce lien.
Aux Editions JC Lattès, le 2 septembre : Adios cow-boy, d’Olja Savičević (traduit du croate par Chloé Billon). Présentation de l’éditeur : « cet envoûtant roman d’apprentissage nous offre le portrait saisissant d’une génération perdue, au cœur d’une banlieue croate abîmée par la guerre. Une œuvre magistrale sur l’intolérance et la violence, sur le désir et la différence. ».
- Ma chronique (enthousiaste) à retrouver sur ce lien.
Chez Agullo Editions, le 3 septembre : A l’ombre de la Butte-aux-coqs, d’Osvalds Zebris (traduit du letton par Nicolas Auzanneau). Présentation de l’éditeur : « Riga, 1905. (…) Dans la ville chamboulée par la violence, entre émeutes ouvrières et pogroms, souffle un vent de révolution. (…) L’année suivante, l’enlèvement dramatique de trois enfants tient la police de Riga en haleine. Quels sont leurs mobiles ? La réponse anéantira les vies de deux familles, pendant qu’elles cherchent à comprendre qui est coupable dans cette révolution où tout le monde est une victime. »
- Une chronique à retrouver également sur ce lien.
Aux Editions Asphalte, le 3 septembre : Demain la brume, de Timothée Demeillers. En 1990, entre Nevers, Zagreb et Vukovar, quatre « destins malmenés par l’Histoire, dans une Europe où les frontières se renforcent au lieu de s’effacer » (présentation de l’éditeur).
- Une chronique à retrouver également sur ce blog !
Aux Editions Noir sur Blanc, le 17 septembre : Le châtiment de Prométhée et autres fariboles, de Karel Čapek (traduit du tchèque par Marlyse Poulette). Ce recueil de récits fait partie de la collection La bibliothèque de Dimitri, qui republie des livres édités d’abord par les éditions L’Age d’Homme (en 1969, pour celui-ci). « Le Châtiment de Prométhée et autres fariboles se compose de 29 récits, écrits entre 1920 et 1938, qui réinterprètent, avec beaucoup de malice et d’intelligence, les grandes thématiques bibliques et historiques », dit l’éditeur.
Chez Agullo Editions, le 24 septembre : Le bal des porcs, d’Arpad Soltesz (traduit du slovaque par Barbora Faure). Deuxième roman de l’auteur en français après le très réussi Il était une fois dans l’Est (que j’avais chroniqué ici), Le bal des porcs fait revenir en scène le journaliste Schlesinger, cette fois autour d’un « vaste réseau de prostitution, de corruption et de chantage organisé par la mafia calabraise qui a bien l’intention de faire main basse sur tous les trafics possibles en Slovaquie. » « En se jouant de cette frontière tenue où la réalité dépasse la fiction, [Arpad Soltesz] décrit un monde glaçant dans lequel il n’y a pas de frontière entre la mafia et la politique, ni entre le crime et la loi », dit l’éditeur.
- Encore une chronique à retrouver sur ce lien !
Et vous, est-ce que ces livres vous inspirent autant que moi ?
Livres par auteur
Publié : 10/05/2014 Classé dans : 1 commentaireA –
Abele, Inga: Les cerfs noirs
Adamesteanu, Gabriela: Une matinée perdue
Aleksejev, Tiit: Le pèlerinage
Albahari, David: Goetz et Meyer
Alexievitch, Svetlana: La fin de l’homme rouge, ou le temps du désenchantement
Anderman, Janusz: Tout le temps
Andric, Ivo: L’Éléphant du vizir
Andric, Ivo: Omer pacha Latas
Andrukhovych, Sofia: Felix Austria
Andrzejewski, Jerzy: Les portes du paradis
Appelfeld, Aharon: Histoire d’une vie
B –
Babits, Mihály: Le fils de Virgile Timár
Baltouchis, Youozas: La saga de Youza
Bánk, Zsuzsa: Le Nageur
Barka, Vassil: Le prince jaune
Becker, Jurek: Sleepless Days
Berdzenichvili, Levan: Ténèbres sacrées. Les derniers jours du Goulag
Bodor, Ádám: La Vallée de la Sinistra
Bodor, Ádám: La visite de l’Archevêque
Brežná, Irena: L’ingrate venue d’ailleurs (Die undankbare Fremde)
Bruck, Edith: Lettre à ma mère
C –
Canetti, Elias: Die gerettete Zunge (La langue sauvée)
Capek, Karel: Lettres d’Angleterre
Chwin, Stefan: Hanemann
Ciocan, Iulian: L’empire de Nistor Polobok
Ciocârlie, Corina: Europe Zigzag. Petit atlas de lieux romanesques
Collectif: Désobéissantes
Cseres, Tibor: Jours glacés
D –
Daneš, Martin: Le char et le trolley
Daneš, Martin: Les mots brisés
David, Filip: La maison des souvenirs et de l’oubli
Demeillers, Timothée: Demain la brume
Déry, Tibor: La phrase inachevée
Dimova, Théodora: Les dévastés
Dimova, Théodora: Mères
Dragomán, György: Le bûcher
Dragomán, György: Le roi blanc
Drakulić, Slavenka: Dora Maar et le Minotaure
Drndić, Daša: Sonnenschein
Duroy, Lionel: L’hiver des hommes
E –
Edelman, Marek et Hanna Krall: Mémoires du ghetto de Varsovie
Ekvtimishvili, Nana: The pear field (Le verger de poires)
Esterházy, Péter: Harmonia Caelestis
F –
Faludy, György: My happy days in hell (Les beaux jours de l’enfer)
Fejtö, François: Voyage sentimental
Ferić, Zoran: Le piège Walt Disney
Fink, Ida: Le voyage
Fitzpatrick, Sheila: A spy in the archives. A memoir of Cold War Russia
Foldes, Yolande (Jolán): La rue du chat-qui-pêche
Frigyes, Karinthy: Voyage autour de mon crâne
Fuchs, Erzsébet: Le dernier bateau d’Odessa
Füst, Milan: Précipice
Füst, Milan: L’histoire d’une solitude
G –
Galgoczy, Elisabeth (Erzsébet): La chapelle Saint-Christophe
Ganea, Tudor: La femme qui a mangé les lèvres de mon père
Gárdos, Péter: La fièvre de l’aube
Garton Ash, Timothy: The File. A personal history
Gary, Romain: Éducation européenne
Gheorghiu, Virgil: Dieu ne reçoit que le dimanche
Gion Nándor: Le soldat à la fleur
Gogola, Weronika: Par petits bouts
Gombrowicz, Witold: Cosmos
Gospodinov, Guéorgui: Tous nos corps
Grendel Lajos: Les cloches d’Einstein
H –
Hász, Róbert: La Forteresse
Hász, Róbert: Le passage de Vénus
Háy, János: Le veilleur de pierres
Heiss, Lisa: Askania Nova. Le paradis dans la steppe
Hrabal, Bohumil: Une trop bruyante solitude
Huelle, Pawel: Who was David Weiser?
I –
Ikstena, Nora: Soviet Milk
Ilis, Florina: La croisade des enfants
Ilis, Florina: Le livre des nombres
Ilis, Florina: Les vies parallèles
Istrati, Panait: Kyra Kyralina
Istrati, Panait: Oncle Anghel
J –
Jākobsons, Valentīns: Petit déjeuner à minuit
Jančar, Drago: Katarina, le paon et le jésuite
Jančar, Drago: La fuite extraordinaire de Johannes Ott
Janesch, Sabrina: Katzenberge
Jergovic, Miljenko: Le jardinier de Sarajevo
Jókai, Maurice (Mór): Les Baradlay
K –
Kadaré, Ismail: Avril brisé
Kadaré, Ismail: La niche de la honte
Kadaré, Ismail: La Pyramide
Kadaré, Ismail: Le crépuscule des dieux de la steppe
Kadaré, Ismail: Le diner de trop
Kadaré, Ismail: Le général de l’armée morte
Kadaré, Ismail: Les tambours de la pluie
Kapuscinski, Ryszard: Imperium
Kapuscinski, Ryszard: Mes voyages avec Hérodote
Kapuscinski, Ryszard: Shahs of Shahs
Karakaš, Damir: Blue Moon
Kassabova, Kapka: To the Lake (L’Echo du lac)
Kassák, Lajos: Vagabondages
Kertész, Imre: Etre sans destin
Kertész, Imre: Roman policier
Kiš, Danilo: Jardin, cendre
Kldiachvili, David: Le malheur
Klicka, Barbara: Sanatorium
Kongoli, Fatos: Le dragon d’ivoire
Kongoli, Fatos: Le paumé
Konrád, György: Les Fondateurs
Kosmač, Ciril: La Ballade de la trompette et du nuage
Kosztolányi, Dezső: Anna la douce
Kosztolányi, Dezső: Alouette
Kovac, Mirko: La vie de Malvina Trifkovic
Krasznahorkai, László: Au nord par une montagne, au sud par un lac…
Krasznahorkai, László: La mélancolie de la résistance
Krasznahorkai, László: Tango de Satan
Kristof, Agota: Hier
Krleža, Miroslav: Le retour de Philippe Latinovicz
Kross, Jaan: Le fou du Tzar
Krúdy, Gyula: N.N.
Krúdy, Gyula: Pirouette
Kundera, Milan: La valse aux adieux
L –
Lakatos Menyhért: Couleur de fumée
Lazar, Liliana: Terre des Affranchis
Lazarević, Laza: Au puits. Scènes de la vie serbe
Legátová, Květa: La Belle de Joza
Lipskerov, Dmitri: Léonid doit mourir
Lipuš, Florjan: Le vol de Boštjan
Lortchenkov, Vladimir: Des mille et une façons de quitter la Moldavie
Lvov, Arkady: La Cour
M –
Maillart, Ella: Parmi la jeunesse russe
Masłowska, Dorota: Polococktail Party
Márai, Sándor: Les braises
Márai, Sándor: Les confessions d’un bourgeois
Mészöly Miklós: Mort d’un athlète
Michalska, Franceska: Accrochée à la vie
Mikszáth, Kálmán: Un étrange mariage
Molnár Ferenc: Les gars de la rue Paul
Móricz, Zsigmond: L’Épouse rebelle
Moutaftchiéva, Véra: Le prince errant
Moutaftchieva, Vera: Moi, Anne Comnène
Müller, Herta: La bascule du souffle
Müller, Herta: Tous les chats sautent à leur façon
Myśliwski, Wiesław: L’horizon
N –
Nadj Abonji, Melinda: Pigeon, vole
Nałkowska, Zofia: Les Impatients
Nelega, Alina: Comme si de rien n’était
Németh, László: Une possédée
Novac, Ana: Les beaux jours de ma jeunesse
O –
O’Brien, Edna: Les petites chaises rouges
Örkény, István: Minimythes
Örkény, István: Soeur Gloria
Osztojkán, Béla: Jóska Átyin n’aura personne pour le lui rendre
Ottlik, Géza: Une école à la frontière
P –
Pahor, Boris: Arrêt sur le Ponte Vecchio
Pánek, Josef: L’amour au temps du changement climatique
Papadat Bengescu, Hortensia: Le concert de Bach
Paskov, Victor: Ballade pour Georg Henig
Pecka, Karel: Passage
Peretz, I.L.: Contes hassidiques
Perišić, Robert: Les turbines du Titanic
Petrescu, Camil: Dernière nuit d’amour, première nuit de guerre
Petrescu, Camil: Madame T.
Petrović, Goran: Soixante-neuf tiroirs
Pintér, Béla: Saleté
Polacek, Karel: Les hommes hors-jeu
Polonsky, Rachel: La lanterne magique de Molotov
Pressburger, Giorgio et Nicola: Histoires du Huitième District
Prus, Bolesław: La poupée
Q –
R –
Rakovszky, Zsuzsa: VS
Rebreanu, Liviu: Deux d’un coup
Romanowicz, Zofia: Le passage de la mer Rouge
Ruge, Eugen: In Zeiten des abnehmenden Lichts (Quand la lumière décline)
Rumiz, Paolo: Aux frontières de l’Europe
S –
Sabău, Corina: Et on entendait les grillons
Sands, Philippe: Retour à Lemberg
Salajova, Andrea: En montant plus haut
Sauvageot, Aurélien: Souvenirs de ma vie hongroise
Savičević, Olja: Adios cow-boy
Sebastian, Mihail: Femmes
Sebastian, Mihail: La ville aux acacias
Sejranović, Bekim: Ton fils Huckleberry Finn
Selenić, Slobodan: Timor mortis
Siegal, Aranka: Sur la tête de la chèvre
Šindelka, Marek: La fatigue du matériau
Singer, Isaac Bashevis: Le golem
Singer, Isaac Bashevis: Le Spinoza de la rue du Marché
Singer, Isaac Bashevis: Au tribunal de mon père
Słoniowska, Żanna: Une ville à cœur ouvert
Soltész, Árpád: Il était une fois dans l’Est
Soltész, Arpád: Le bal des porcs
Stasiuk, Andrzej: L’Est
Starkie, Walter: Les racleurs de vent
Szabłowski, Witold: Les ours dansants. De la mer Noire à la Havane, les déboires de la liberté
Szabó, Magda: La ballade d’Iza
Szabó, Magda: La Porte
Szabó, Magda: Rue Katalin
Székely, János: L’Enfant du Danube
Székely, Julia: Rue de la Chimère
Székely, Júlia: Seul l’assassin est innocent
Szepsi Csombor, Márton: Europica varietas
Szczypiorski, Andrzej: La jolie Madame Seidenman
Szerb, Antal: La légende de Pendragon
Szymiczkowa, Maryla: Madame Mohr a disparu
T –
Tar, Sándor: Tout est loin
Tibuleac, Tatiana: Le jardin de verre
Tibuleac, Tatiana: L’été où maman a eu les yeux verts
Tišma, Alexandre: Le livre de Blam
Tišma, Alexandre: L’usage de l’homme
Tisma, Alexandre: La jeune fille brune
Tomažič, Agata: Ce que l’on ne peut confier à sa coiffeuse
Tokarczuk, Olga: Dieu, le temps, les hommes et les anges
Tokarczuk, Olga: Les pérégrins
Tokarczuk, Olga: Récits ultimes
Trefulka, Jan: Hommage aux fous
Tučková, Kateřina: L’expulsion de Gerta Schnirch (lu en hongrois)
U –
Ugrešić, Dubravka: Le musée des redditions sans condition
Uricaru, Eugen: Le poids d’un ange
V –
Vámos, Miklós: Le livre des pères
Velmar-Janković, Svetlana: Dans le noir
Verdery, Katherine: My life as a spy. Investigations in a secret police file
Vorojbyt, Natalka: Mauvaises routes
Vosganian, Varujan: Le Livre des chuchotements
W –
Wagenstein, Angel: Abraham le poivrot, loin de Tolède
Wagenstein, Angel: Le Pentateuque ou les cinq livres d’Isaac
Wagenstein, Angel: Adieu Shanghai
Wiesel, Elie: La nuit
Winkler, Josef: Die Verschleppung (L’Ukrainienne)
X –
Z –
Zebris, Osvalds: A l’ombre de la Butte-aux-Coqs
Zeniter, Alice: Sombre Dimanche (+ interview)