Olga Tokarczuk – Récits ultimes
Publié : 11/03/2023 Classé dans : 2000s, Femmes écrivains, Lectures communes, Nobel, Pologne | Tags: Tokarczuk 24 Commentaires
Pourquoi « ultimes » ? Et, d’ailleurs, pourquoi « récits » ? La deuxième question est la plus facile puisque, même s’ils sont tous de facture différente, ce sont bien trois « récits » qui composent ce roman d’Olga Tokarczuk.
Le premier, « Blanche contrée », est celui d’« elle » (Ida), à la troisième personne de l’indicatif présent, ce qui nous place au plus près de ses pensées et réactions. Le second, « Paraskewia, la Parque », est celui de « je », Paraskewia, qui se parle à elle-même dans la solitude de sa maison isolée par la neige. Le dernier, « L’illusioniste », est un autre « elle », Maya, écrit à l’imparfait avec toute la distance qu’il implique. Trois parties, donc, d’une écriture classique et fine mais qui amènent aussi à se poser la question de savoir à qui, en premier lieu, Tokarczuk et ses personnages adressent ces récits.
Ida, Paraskewia, Maya : la première est la fille de la deuxième et la mère de la troisième, mais il ne faut pas s’attendre à un roman sur la solidarité entre femmes ou la transmission intergénérationnelle, bien au contraire. Jamais Tokarczuk ne fait se rencontrer les trois femmes dans le présent du roman, et le premier et le troisième récits se situent d’ailleurs après le décès de la narratrice du deuxième récit qu’ils entourent.
Chacune, écrit la quatrième de couverture, va devoir « affronter les tourments de la condition humaine ». Ce sont différentes formes d’isolation, de solitude et d’attente qui caractérisent ces trois femmes au moment où Tokarczuk écrit leur histoire. Ida, après un accident de voiture sur une route de campagne enneigée, attend chez un couple âgé le moment où elle pourra repartir. C’est aussi la neige qui bloque Paraskewia en haut de sa montagne, juste au moment où son mari vient de mourir, mais la sienne est une attente active, car elle est bien déterminée à faire passer le message aux gens du village d’en bas. Pour les deux, ce moment hors du temps et hors d’atteinte (Paraskewia semble n’avoir pas de téléphone ; Ida a bien un portable, mais il est resté dans la voiture accidentée), est aussi propice au travail par bribes de la mémoire – l’enfance, la jeunesse, le père de l’enfant, le travail, le déracinement – sans que Tokarczuk cherche à proposer un récit complet ou à éclaircir les zones d’ombre de leur biographie.
Maya, elle, bien qu’accompagnée de son fils, est la plus solitaire et difficile à cerner. C’est elle aussi qui élargit l’horizon géographique et, de ce fait, symbolise peut-être la modernité : après Paraskewia, arrivée d’Ukraine, et Ida, dont le travail consiste à promener des touristes dans les grandes villes d’Europe centrale, Maya écrit des guides touristiques et c’est sur une île au large de la Malaisie qu’elle passe les jours de vacances-découvertes-travail qui font le cadre temporel de ce troisième récit.



C’est peut-être justement le fait que ce roman se termine avec ce personnage vide de tout souvenir, une sorte de personnage-cul-de-sac appréhendé uniquement de l’extérieur, que j’ai tourné la dernière page avec un sentiment d’incompréhension et même d’ennui. Pourtant, la lecture avait très bien commencé : j’avais trouvé les premières pages très atmosphériques et visuelles, et empreintes d’un léger sentiment de surnaturel et de danger qui faisait agréablement travailler l’imagination. Plus tard, j’ai apprécié la fin déroutante de cette première partie, puis le personnage volontaire et excentrique de Paraskewia – du peu que je sais de Sur les ossements des morts, je me suis demandé si j’y trouverai des parallèles avec les deux premières parties de ces Récits ultimes (la question des animaux en fin de vie ; la femme âgée au caractère bien trempé) quand je le lirai. J’ai aussi été – à nouveau, après ma lecture des Pérégrins et alors que je lisais le livre justement dans le train – amusée par le scepticisme de Tokarczuk envers les trains de longue distance et notamment ceux de nuit ; et, en relisant le récit de Paraskewia, je me suis demandé si le message inclus dans le découpage des sous-parties avait causé à la traductrice de devoir faire des contorsions pour faire correspondre le nombre de caractères du message en français à l’original polonais*.
Mais, qu’ils soient pris séparément (principalement celui de Maya) ou ensemble, je n’ai pas vraiment saisi le message que Tokarczuk cherchait à faire passer au-delà de la simple histoire de trois femmes un peu déracinées et tentant chacune de faire face au poids de leurs vies. Cela me ramène à ma question de départ : pourquoi « ultimes » ? En partie, c’est évident : la mort ou la conscience de la mortalité sont, de multiples manières, toujours présentes dans chacun des récits.
Je serai curieuse de lire l’avis d’autres participant.es à la lecture commune autour de Tokarczuk que je propose aujourd’hui avec Et si on bouquinait ? s’ils-elles ont aussi lu Récits ultimes. Cette chronique est aussi une contribution au Mois de l’Europe de l’Est d’Eva, Patrice et Goran, et à l’initiative « Voisins Voisines » d’A propos de livres, visant à mettre un coup de projecteur sur la littérature européenne contemporaine. J’avais aussi présenté Olga Tokarczuk et son œuvre de manière plus générale lorsque lui avait été décerné le prix Nobel de littérature.
C’est un avis inhabituellement mitigé, mais j’avais savouré Dieu, le temps, les hommes et les anges pour son écriture très évocatrice et pour sa manière de décrire un lieu comme hors du temps, ainsi que Les pérégrins pour la forme du livre et son foisonnement de récits, de périodes et d’observations.
Olga Tokarczuk, Récits ultimes (Ostatnie historie, 2004). Traduit du polonais par Grazyna Erhard. Livre de poche, 2021.
* Au sujet de la traduction, j’ai supposé que, derrière les « six gros raviolis généreusement arrosés de beurre fondu et garnis de lardons grillés » que mange Ida avant son accident, se cachent en fait des pierogi et j’étais désolée que (contrairement au bortsch servi au même repas), l’occasion de présenter cette roborative merveille culinaire aux lecteurs et lectrices français n’ait pas été saisie pour cette édition française !
Et voici les autres participations :
La Barmaid aux lettres a lu Maison de jour, maison de nuit et s’est abstenue « d’écrire six pages uniquement pour [n]ous dire qu[’elle n’a] pas aimé » (ouf !).
Sur les ossements des morts a eu plus de succès : Je lis, je blog a « adoré le petit monde de Madame Doucheyko » tandis que Patrice (qui avait confirmé faire partie du deuxième groupe de « ceux qui ne l’ont pas encore lue mais aimeraient la lire ») indique que sa lecture va l’inciter « à continuer de découvrir Olga Tokarczuk à travers d’autres œuvres ».
Ingannmic, elle, s’est lancée dans Les pérégrins, « récit peut-être foutraque, mais immensément séduisant et, en effet, rempli d’inattendu » et qui l’a donc « complètement charmée ».
Pativore a lu Histoires bizarroïdes et a émis un avis général « mitigé, le style est quand même agréable et les histoires toutes différentes ont tout de même un intérêt littéraire et philosophique ». Keisha, ayant (re)lu ces mêmes Histoires bizarroïdes, confirme que le recueil est en effet « bizarroïde, mais absolument génial » et qu’il fait « écho à notre société et certaines de nos interrogations ».
Chez Mark et Marcel, étant en voyage à Gênes aujourd’hui, nous promet son billet pour mardi.
Svetlana Alexievitch – La fin de l’homme rouge, ou le temps du désenchantement
Publié : 01/12/2022 Classé dans : 2010s, Femmes écrivains, Lectures communes, Nobel, Non-fiction, URSS | Tags: Alexievitch 21 CommentairesÇa fait rien si je vous parle de moi, si je vous raconte ma vie ? On a tous eu la même vie. Seulement, faudrait pas qu’on m’arrête à cause de cette conversation. Y a encore un pouvoir soviétique, ou c’est complètement fini ?
Quelles conditions faut-il réunir pour mener à bien un travail tel que celui qui a abouti à la publication de La fin de l’homme rouge ? Je ne parle pas uniquement des conditions matérielles, bien que celles-ci soient sûrement non-négligeables pour une entreprise qui s’étend sur deux décennies et parcourt le vaste territoire de l’ex-URSS. Je parle surtout des conditions propices au partage d’histoires personnelles, c’est-à-dire : la confiance, l’absence de peur, l’absence (au niveau d’une société) de raisons d’avoir peur. Sans ce « temps du désenchantement » des années d’après la chute de l’URSS, un livre tel que celui-ci n’aurait eu aucune raison d’exister, ou seulement de manière spéculative. Mais un livre de cette nature, fondé sur des témoignages oraux, aurait-il pu exister durant la majeure partie de l’existence de l’URSS, avec le risque qu’il comportait de remettre en cause les discours, les valeurs et l’histoire officiels ?
Lire la suite »Olga Tokarczuk – Les pérégrins
Publié : 04/10/2022 Classé dans : 2000s, Femmes écrivains, Nobel, Pologne | Tags: Tokarczuk 25 CommentairesJ’ai souvent rêvé de voir sans être vue. D’espionner. D’être l’observateur idéal.

Est-ce que lire Les pérégrins, ce « panorama foisonnant du nomadisme moderne » lorsqu’on est soi-même en voyage, améliore l’expérience de lecture ? D’un côté oui, parce que le livre est composé de tant de textes plus ou moins courts, et d’une telle diversité, qu’on peut facilement en glaner un ou deux, par-ci par-là, entre deux visites ou deux arrêts. On trouve alors pêle-mêle des pensées, des observations, des nouvelles de quelques paragraphes ou quelques pages, avec des personnages qu’on découvre une fois sans savoir qu’on les retrouvera peut-être dans un texte suivant.
Les histoires de Kunicki et de sa femme perdue, de l’anatomiste Verheyen contemporain de Spinoza, de la collection de Frederik Ruysch ou encore d’Anouchka dans le métro de Moscou, sont parmi les plus longues. Souvent situées dans un passé assez distant, toujours renouvelées et inattendues dans leur choix de personnages et de mises en scène, ce sont de vraies petites nouvelles, bien ciselées et dans lesquelles le lecteur en quête d’un peu de repos face au foisonnement de sujets de ce livre pourra s’installer un peu plus confortablement.
Lire la suite »Isaac Bashevis Singer – Le golem
Publié : 08/07/2022 Classé dans : Nobel | Tags: I.B. Singer 9 CommentairesIsaac Bashevis Singer est l’auteur d’une œuvre prolifique et conséquente. Sur Passage à l’Est ! les deux titres que j’ai déjà chroniqués illustrent seulement un pan – ou plutôt un format – de sa production littéraire : la nouvelle. Au tribunal de mon père et Le Spinoza de la rue du marché illustrent aussi l’importance des souvenirs d’enfance de la Varsovie juive des premières décennies du XXe siècle, souvenirs qui servent aussi de matériau pour certains romans, comme Shosha. En dehors du blog, j’ai aussi lu des romans, notamment L’esclave – l’aimerais-je autant maintenant que quand je l’avais lu il y a plus de quinze ans ? Je l’espère. Dans L’esclave, on trouve un I.B. Singer qui puise davantage son inspiration dans l’Histoire, puisque ce roman se déroule dans la deuxième moitié du XVII siècle, après le soulèvement des Cosaques de Khmelnytsky (période dans laquelle il avait déjà situé Satan à Goray, son premier roman publié en 1933/1935).

Avec Le golem (1969 en yiddish, 1981 en anglais), I.B. Singer fait encore un bond vers le passé, ainsi qu’un bond dans l’espace : cette fois, c’est à Prague, sous l’empereur Rodolphe II, qu’il s’installe pour ce petit roman (82 pages dans l’édition Seuil) destiné autant aux « petits » qu’aux « grands » lecteurs.
Lire la suite »Ivo Andrić – Omer pacha Latas
Publié : 15/06/2022 Classé dans : 1970s, Classiques, Nobel, Roman historique, Yougoslavie | Tags: Andric 12 Commentaires
La quatrième de couverture présente les personnages d’Omer pacha Latas comme les figures d’un échiquier – la reine, le fou, la tour, les soldats… En repensant à ma lecture, je me suis rendu compte que j’y voyais plutôt un de ces grands tableaux des siècles passés, présentant un grand thème – un paysage, un passage de la Bible, une bataille entre deux armées – mais dont l’intérêt réside en fait dans les détails nichés sur les routes et dans les maisons.
Le grand thème, ici, serait l’arrivée en Bosnie d’Omer pacha Latas et de son armée, « un grand événement non seulement pour Sarajevo mais pour toute la Bosnie ». C’est au mois d’avril d’une année dont on apprend plus tard qu’il s’agit de celle de 1850 qu’arrive ce séraskier du sultan, « le « mouchir » (maréchal) Omer pacha.
Lire la suite »Herta Müller – Tous les chats sautent à leur façon
Publié : 06/05/2022 Classé dans : allemand, Femmes écrivains, Lectures communes, Nobel, Non-fiction, Roumanie | Tags: Müller 15 CommentairesJe reporte ma chronique encore incomplète de My life as a spy de Katherine Verdery afin d’arriver directement à la lecture commune d’aujourd’hui autour de Herta Müller : pour moi, Tous les chats sautent à leur façon.
Il y a un lien entre ces deux lectures car, comme l’explique Katherine Verdery dans son prologue, elle a emprunté à Herta Müller la notion de « doppelgänger », ce double (en l’occurrence, doté d’une identité d’espionne, de fauteuse de trouble) que lui crée la police politique, la Securitate, et qui finit par influer sur les actions, les choix et la « vraie » identité de Verdery (qui se considère, elle, comme une simple anthropologue venue étudier la Roumanie d’après-guerre).

Pour Herta Müller, née dans cette même Roumanie d’après-guerre, son identité d’adulte est elle aussi profondément marquée par son refus de se conformer et de coopérer avec le régime de Ceauşescu, mais sans l’issue de secours qu’a Verdery, qui peut toujours rentrer chez elle aux Etats Unis.
Lire la suite »Imre Kertész – Être sans destin
Publié : 03/02/2022 Classé dans : 1970s, Holocauste, Hongrie, Nobel | Tags: Kertész, Royer 27 Commentaires« Pourquoi, mon garçon, dis-tu à tout bout de champ « naturellement » à propos de choses qui ne le sont pas du tout ?! » Je lui dis : « Dans un camp de concentration, c’est naturel. » « Oui, oui, fait-il, là-bas, oui, mais… et là, il s’interrompt, hésite un peu, mais … comment dire, le camp de concentration lui-même n’est pas naturel ! » dit-il, semblant finalement trouver le mot juste, et je ne réponds rien, car je commence tout doucement à voir qu’il y a une ou deux choses dont on ne peut visiblement jamais discuter avec des étrangers, des ignorants, dans un certain sens des enfants, pour ainsi dire.

La traduction française d’Être sans destin a paru il y a presque 25 ans, en janvier 1998 : un petit volume assez épais, aux proportions inhabituelles sauf pour Actes Sud qui le publie. Plus tard, après la parution de Le refus et l’attribution du prix Nobel de littérature à Imre Kertész en 2002, il a été possible d’acheter ces deux volumes en un coffret réunissant une trilogie sur « l’absence de destin », dont Actes Sud avait déjà publié le Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas, en 1995.
J’ai un souvenir très limité, mais assez précis, de cette parution de 1998, ou plutôt de l’accueil très enthousiaste qui lui a été réservé. C’est l’un de mes très rares souvenirs d’une actualité littéraire qui, je crois, me parvenait surtout par le Monde des livres mais à laquelle je ne prêtais pas beaucoup attention. J’avais donc un exemplaire d’Etre sans destin sous la main, mais à l’époque je ne l’ai pas lu. Je regrette de ne pas pouvoir comparer ce que j’aurais pu en penser alors, en tant qu’adolescente, et ma compréhension du livre aujourd’hui alors que je le lis pour la première fois.
Lire la suite »Elie Wiesel – La nuit
Publié : 28/01/2022 Classé dans : 1950s, Holocauste, Nobel 18 CommentairesMon père eut encore un râle – et ce fut mon nom : « Eliezer. »
Je le voyais encore respirer, par saccades. Je ne bougeais pas.
Lorsque je descendis après l’appel, je pus voir encore ses lèvres murmurer quelque chose dans un tremblement. Penché au-dessus de lui, je restai plus d’une heure à le contempler, à graver en moi son visage ensanglanté, sa tête fracassée.
Puis je dus aller me coucher. Je grimpai sur ma couchette, au-dessus de mon père qui vivait encore. C’était le 28 janvier 1945.
Elie Wiesel a dédié La nuit « à la mémoire de [s]es parents et de [s]a petite sœur, Tzipora ».
De cette petite fille, quelques images subsistent, de « ses cheveux blonds bien peignés », « de son manteau rouge sur ses bras », des dents qu’elle serre en portant « un sac trop lourd pour elle » – le sac dans lequel elle porte une part des possessions de la famille expulsée vers le ghetto, dernière étape avant la déportation. Face aux gendarmes qui distribuent des coups de matraque pour faire avancer la colonne de personnes de tous âges, « elle savait déjà qu’il ne servait à rien de se plaindre », écrit plus tard son grand frère.
Quelques jours plus tard, une autre colonne, et une dernière image, de Tzipora tenant la main de sa mère, qui caresse ses cheveux blonds, « comme pour la protéger ». La famille vient d’arriver à Birkenau, les hommes envoyés à gauche, les femmes à droite.
Et je ne savais point qu’en ce lieu, en cet instant, je quittais ma mère et Tzipora pour toujours.
Ainsi se termine la vie d’une petite fille de sept ans, dont le souvenir ne perdure peut-être que dans ces quelques lignes. La nuit paraît en français en 1958 alors qu’Elie Wiesel a juste trente ans et sa sœur est morte depuis déjà 14 ans.
Lire la suite »2022: un programme pour un mois, deux mois, une année
Publié : 05/01/2022 Classé dans : Nobel, Prix, Programme 49 CommentairesUn mois
Ce mois-ci, j’avais prévu de chroniquer une petite poignée de livres récents, revenant chacun à sa manière sur les aspects les plus sombres du milieu du XXe siècle. Et puis, il m’est venu à l’esprit que j’ai d’autres livres – moins récent, parfois assez confidentiels – qui complèteront très bien ces nouvelles lectures.
Alors, si tout va bien, mes chroniques de janvier arriveront par paires. L’atmosphère ne sera généralement pas très riante, elle sera même parfois franchement désespérante, mais il y aura quand même parfois un peu d’humour et de chaleur humaine.
[Edit : voici les titres :
– deux romans sur la seconde guerre mondiale : l’un bulgare (Les dévastés), l’autre hongrois (Jours glacés)
– deux récits marqués par les déportations sous Staline : l’un polonais (Accrochée à la vie), l’autre letton (Petit déjeuner à minuit)
– deux livres abordant avec une dose d’humour deux camps de travail très différent : l’un hongrois (Les beaux jours de l’enfer) et l’autre géorgien (Ténèbres sacrées)]






Deux mois
Puis, à partir du 27 janvier et jusqu’au 3 février, ce seront les lectures communes autour de l’Holocauste, avec un programme de lectures varié, mais qui assombrira encore un peu la tonalité des chroniques du blog. C’est une initiative menée de pair avec Et si on bouquinait ? et ouverte à toutes les participations : j’ai présenté l’édition 2022 dans ce billet.
Pour le reste de février, je ne sais pas encore mais je passerai probablement à des époques plus optimistes, peut-être aussi par le biais de la non-fiction.
Une année sous le signe des Nobel
Pour terminer, ce n’est pas un programme pour l’année dont je m’apprête à vous parler – juste un fil conducteur. Un fil conducteur qui combine les mots clé « prix Nobel » et « Europe centrale, de l’Est et des Balkans » et avec lequel je me propose de lire un prix Nobel de littérature « de l’Est » par mois, en commençant par le polonais Henryk Sienkiewicz (1905) et en continuant jusqu’à la polonaise Olga Tokarczuk (2018). Ce ne sera pas nécessairement dans cet ordre-là, et il y a de toute manière plus que douze lauréats, même en laissant de côté les lauréats russes (Bounine, Pasternak, Cholokhov, Soljenitsyne), et surtout si, comme j’ai bien l’intention de le faire, je leur rajoute Elie Wiesel (prix Nobel de la Paix en 1986).
Voici donc les quatorze écrivains et écrivaines parmi lesquels je vais piocher au cours de cette année, peut-être au rythme d’un par mois, et peut-être pas. Joignez-vous à moi si vous souhaitez, dans l’ordre que vous voulez, au rythme que vous pouvez, et ajoutez à cette liste les auteurs russes si l’envie vous en prend !
Je les présente un peu plus, avec des suggestions de lectures en français (dont certaines déja présentes sur ces pages), sur cette page à retrouver également via l’image dans la barre de droite du blog. Déposez-y également, dans les commentaires, les liens vers vos billets !
Lauréat 1905 (Littérature) : Henryk Sienkiewicz (1846-1916) – écrit en polonais
Lauréat 1924 (Littérature) : Władysław Reymont (1867-1925) – écrit en polonais
LC le 10 juin Lauréat 1961 (Littérature) : Ivo Andrić (1892-1975) – écrit en serbo-croate
Lauréat 1966 (Littérature) : Shmuel Yosef Agnon (1888-1970) – écrit en hébreu
LC le 8 juillet Lauréat 1978 (Littérature) : Isaac Bashevis Singer (1902-1991) – écrit en yiddish
Lauréat 1980 (Littérature) : Czesław Miłosz (1911-2004) – écrit en polonais
Lauréat 1981 (Littérature) : Elias Canetti (1905-1994) – écrit en allemand
Lauréat 1984 (Littérature) : Jaroslav Seifert (1901-1986) – écrit en tchèque
Le 28 janvier Lauréat 1986 (Paix) : Elie Wiesel (1928-2016) – écrit en français et en anglais
Lauréate 1996 (Littérature) : Wisława Szymborska (1923-2012) – écrit en polonais
1ere LC le 3 février, 2e LC en octobre Lauréat 2002 (Littérature) : Imre Kertész (1929-2016) – écrit en hongrois
LC le 15 avril Lauréate 2009 (Littérature) : Herta Müller (1953) – écrit en allemand
LC le 1 décembre Lauréate 2015 (Littérature) : Svetlana Alexievich (1948) – écrit en russe
LC le 1 octobre Lauréate 2018 (Littérature) : Olga Tokarczuk (1962) – écrit en polonais
Avant de commencer tout ça :
Je prépare le premier article de l’année sur les nouvelles publications/rééditions : c’est pour vendredi.
A bientôt !