2022: un programme pour un mois, deux mois, une année
Publié : 05/01/2022 Classé dans : Nobel, Prix, Programme 49 CommentairesUn mois
Ce mois-ci, j’avais prévu de chroniquer une petite poignée de livres récents, revenant chacun à sa manière sur les aspects les plus sombres du milieu du XXe siècle. Et puis, il m’est venu à l’esprit que j’ai d’autres livres – moins récent, parfois assez confidentiels – qui complèteront très bien ces nouvelles lectures.
Alors, si tout va bien, mes chroniques de janvier arriveront par paires. L’atmosphère ne sera généralement pas très riante, elle sera même parfois franchement désespérante, mais il y aura quand même parfois un peu d’humour et de chaleur humaine.
[Edit : voici les titres :
– deux romans sur la seconde guerre mondiale : l’un bulgare (Les dévastés), l’autre hongrois (Jours glacés)
– deux récits marqués par les déportations sous Staline : l’un polonais (Accrochée à la vie), l’autre letton (Petit déjeuner à minuit)
– deux livres abordant avec une dose d’humour deux camps de travail très différent : l’un hongrois (Les beaux jours de l’enfer) et l’autre géorgien (Ténèbres sacrées)]






Deux mois
Puis, à partir du 27 janvier et jusqu’au 3 février, ce seront les lectures communes autour de l’Holocauste, avec un programme de lectures varié, mais qui assombrira encore un peu la tonalité des chroniques du blog. C’est une initiative menée de pair avec Et si on bouquinait ? et ouverte à toutes les participations : j’ai présenté l’édition 2022 dans ce billet.
Pour le reste de février, je ne sais pas encore mais je passerai probablement à des époques plus optimistes, peut-être aussi par le biais de la non-fiction.
Une année sous le signe des Nobel
Pour terminer, ce n’est pas un programme pour l’année dont je m’apprête à vous parler – juste un fil conducteur. Un fil conducteur qui combine les mots clé « prix Nobel » et « Europe centrale, de l’Est et des Balkans » et avec lequel je me propose de lire un prix Nobel de littérature « de l’Est » par mois, en commençant par le polonais Henryk Sienkiewicz (1905) et en continuant jusqu’à la polonaise Olga Tokarczuk (2018). Ce ne sera pas nécessairement dans cet ordre-là, et il y a de toute manière plus que douze lauréats, même en laissant de côté les lauréats russes (Bounine, Pasternak, Cholokhov, Soljenitsyne), et surtout si, comme j’ai bien l’intention de le faire, je leur rajoute Elie Wiesel (prix Nobel de la Paix en 1986).
Voici donc les quatorze écrivains et écrivaines parmi lesquels je vais piocher au cours de cette année, peut-être au rythme d’un par mois, et peut-être pas. Joignez-vous à moi si vous souhaitez, dans l’ordre que vous voulez, au rythme que vous pouvez, et ajoutez à cette liste les auteurs russes si l’envie vous en prend !
Je les présente un peu plus, avec des suggestions de lectures en français (dont certaines déja présentes sur ces pages), sur cette page à retrouver également via l’image dans la barre de droite du blog. Déposez-y également, dans les commentaires, les liens vers vos billets !
Lauréat 1905 (Littérature) : Henryk Sienkiewicz (1846-1916) – écrit en polonais
Lauréat 1924 (Littérature) : Władysław Reymont (1867-1925) – écrit en polonais
LC le 10 juin Lauréat 1961 (Littérature) : Ivo Andrić (1892-1975) – écrit en serbo-croate
Lauréat 1966 (Littérature) : Shmuel Yosef Agnon (1888-1970) – écrit en hébreu
LC le 8 juillet Lauréat 1978 (Littérature) : Isaac Bashevis Singer (1902-1991) – écrit en yiddish
Lauréat 1980 (Littérature) : Czesław Miłosz (1911-2004) – écrit en polonais
Lauréat 1981 (Littérature) : Elias Canetti (1905-1994) – écrit en allemand
Lauréat 1984 (Littérature) : Jaroslav Seifert (1901-1986) – écrit en tchèque
Le 28 janvier Lauréat 1986 (Paix) : Elie Wiesel (1928-2016) – écrit en français et en anglais
Lauréate 1996 (Littérature) : Wisława Szymborska (1923-2012) – écrit en polonais
1ere LC le 3 février, 2e LC en octobre Lauréat 2002 (Littérature) : Imre Kertész (1929-2016) – écrit en hongrois
LC le 15 avril Lauréate 2009 (Littérature) : Herta Müller (1953) – écrit en allemand
LC le 1 décembre Lauréate 2015 (Littérature) : Svetlana Alexievich (1948) – écrit en russe
LC le 1 octobre Lauréate 2018 (Littérature) : Olga Tokarczuk (1962) – écrit en polonais
Avant de commencer tout ça :
Je prépare le premier article de l’année sur les nouvelles publications/rééditions : c’est pour vendredi.
A bientôt !
Actualité du mercredi: le prix Nobel de littérature d’Olga Tokarczuk
Publié : 16/10/2019 Classé dans : Actualités, Femmes écrivains, Pologne, Prix, Traducteurs/traductrices | Tags: Tokarczuk 12 CommentairesLe mercredi, je vous apporte une actualité concernant la littérature d’Europe centrale et orientale.
« Cărtărescu sera-t-il l’un des deux lauréats du Nobel de littérature, comme aiment à le prédire certains ? Ou sera-ce un autre auteur d’Europe centrale, les hongrois László Krasznahorkai ou Péter Nádas, ou la polonaise Olga Tokarczuk, ou l’albanais Ismail Kadaré, dont les noms circulent aussi ? Ou aucun d’entre eux ? »
La réponse est tombée jeudi dernier : ce n’est pas Cărtărescu, ni Krasznahorkai, ni Nádas, ni Kadaré, ni l’écrivaine d’origine croate Dubravka Ugrešić, ni la romancière russe Ludmila Oulitskaïa, ni même Haruki Murakami, César Aira ou Ngugi wa Thiong’o, au grand dam de ceux qui avaient pris au pied de la lettre l’annonce du comité de sélection du Nobel de littérature que le choix serait, cette année, moins eurocentré. Lire la suite »
Actualités du mercredi : après la rentrée littéraire, les prix littéraires !
Publié : 09/10/2019 Classé dans : Actualités, Albanie, Hongrie, Pologne, Prix, Roumanie, Russie, Traducteurs/traductrices 8 CommentairesLe mercredi, je vous apporte une actualité concernant la littérature d’Europe centrale et orientale.
Qu’on s’en réjouisse ou qu’on s’en moque, il existe apparemment entre 1500 et 2000 prix littéraires en France. C’est sans compter les prix internationaux qui, tels que le prix Nobel de littérature, font aussi couler l’encre et accélérer les ventes dans le monde littéraire français.
Tout ça, ça fait beaucoup de listes, de sélections et de supputations avant que le(s) nom(s) des lauréat.e.(s) soient annoncés. Pour ma part, j’en ai profité pour relever quelques titres qui m’intéressent et pour lesquels je serai contente si un prix leur permet de se faire plus facilement leur chemin parmi tous les livres publiés ces temps-ci.
Ce sont principalement des livres en traduction et c’est d’ailleurs de prix de traduction et leurs lauréat.e.s (annoncés ou encore au stade des sélections) que je vais parler avec ma propre petite liste.
Le week-end dernier, le premier Prix de la traduction-INALCO a été décerné au festival Vo-Vf à Maud Mabillard, traductrice du russe, pour sa traduction de Zouleikha ouvre les yeux, de Gouzel Iakhina, « récit du destin (d’) une paysanne tatare à l’époque de la dékoulakisation » qui est en bonne place sur ma liste à lire depuis sa parution aux éditions Noir sur Blanc en 2017 (coïncidence, le livre dans sa traduction anglaise – et sa traductrice anglaise Lisa C. Hayden – figurent aussi dans la sélection récemment annoncée du Warwick Prize for Women in Translation, un prix établi il y a deux ans et qui récompense des livres d’auteurs femmes et leurs traductrices vers l’anglais. J’en avais parlé ici).
Un autre prix niche est le prix Pierre-François Caillé de la traduction, fondé par la Société française des traducteurs en 1981 pour récompenser « un traducteur/une traductrice en début de carrière dans l’édition ». En l’occurrence, les cinq noms annoncés dans la première sélection sont tous ceux de femmes, et j’y ai relevé celui de Nathalie Le Marchand pour sa traduction du polonais de Les fruits encore verts, de Wioletta Greg (Editions Intervalles, 2018), d’Evelyne Noygues, pour sa traduction de l’albanais de Le petit Bala, Légende de la Solitude, de Ridvan Dibra (Editions Le Ver à Soie, 2018), et de Gabrielle Watrin, pour sa traduction du hongrois de Le Soldat à la fleur, de Nándor Gion (Edition des Syrtes, 2018, je l’avais présenté ici).
- « roman psychologique sur l’exclusion, la solitude et la vengeance aux accents parfois œdipiens »
- « un roman d’éducation en forme de brillant exorcisme »
- « vie (d’un) village en Voïvodine, au travers du quotidien de plusieurs familles sur plusieurs générations, de 1898 jusqu’au milieu du XXe siècle »
J’aurais bien parlé, aussi, de prix récompensant des romans étrangers traduits en français, mais la première sélection du prix du Meilleur livre étranger ne s’est pas prêtée au jeu cette année : sur les 16 livres dans la catégorie roman, on compte de l’anglais (9), de l’allemand (4), de l’italien, de l’espagnol, du chinois (un chacun) et … c’est tout. Le millésime 2019 ne sera pas celui des « petites langues ».
Le prix Médicis étranger, lui, garde dans sa deuxième sélection Solénoïde, de Mircea Cărtărescu, traduit du roumain par Laure Hinckel, paru tout récemment aux éditions Noir sur Blanc et déjà prix Transfuge du meilleur roman européen.
Cărtărescu me ramène presque là où j’avais commencé : le prix Nobel de littérature. Sera-t-il l’un des deux lauréats, comme aiment à le prédire certains ? Ou sera-ce un autre auteur d’Europe centrale, les hongrois László Krasznahorkai ou Péter Nádas, ou la polonaise Olga Tokarczuk, ou l’albanais Ismail Kadaré, dont les noms circulent aussi ? Ou aucun d’entre eux ?
EUPL 2019 : Trois romans géorgiens et un lauréat, Beqa Adamashvili
Publié : 13/06/2019 Classé dans : Actualités, EUPL, Géorgie, Prix | Tags: Adamashvili 7 CommentairesJe termine cette série sur les lauréat.e.s du Prix littéraire de l’Union européenne (EUPL) des pays « de l’Est » comme je l’avais commencée : avec un pays participant pour la première fois cette année à ce prix, la Géorgie. Je m’en réjouis d’autant plus que la littérature de ce pays est peu connue à l’étranger, et je ne peux qu’espérer que la participation à ce prix contribuera à long terme à la faire mieux connaître.
Outre le roman ამ რომანში ყველა კვდება (« Tout le monde meurt dans ce roman ») du lauréat Beqa Adamashvili, les deux autres livres sélectionnés étaient ფსკერის სახარება (« L’Évangile d’en bas ») d’Iva Pezuashvili et le recueil de nouvelles სად ხარ, ლაზარე (« Où es-tu, Lazare ? ») de Luka Bakanidze, tous trois publiés à Tbilisi en 2018.
Né en 1990, Beqa Adamashvili a publié ses premières nouvelles en 2009 sur des plateformes en ligne, et a commencé ainsi à se faire connaitre parmi les jeunes lecteurs. Après sa parution en 2014, son premier roman, « Bestseller », est devenu un vrai bestseller, faisant partie de la sélection pour le prix littéraire SABA du meilleur roman ainsi que pour le Prix Tsinandali pour l’avancement de la culture et des sciences en Géorgie. Diplômé en journalisme et en sciences sociales de l’Université du Caucase, Adamashvili est un bloggeur connu en Géorgie, et travaille également pour l’agence de publicité Leavingstone.
Natalia Lomouri, directrice de la Maison des Ecrivains et présidente du jury pour la Géorgie, a répondu à mes questions. Lire la suite »
EUPL 2019 : Trois romans slovaques et une lauréate, Ivana Dobrakovová
Publié : 12/06/2019 Classé dans : Actualités, EUPL, Femmes écrivains, Prix, Slovaquie | Tags: Dobrakovová 2 CommentairesLa Slovaquie participe au Prix de Littérature de l’Union européenne (EUPL) depuis ses débuts et, comme la Hongrie, la Lituanie, la Roumanie et la Pologne, c’est donc son quatrième lauréat qui a été annoncé cette année. Comme pour ces quatre pays, et comme pour l’Ukraine qui participait cette année pour la première fois, c’est en fait d’une lauréate qu’il s’agit : Ivana Dobrakovová.
Née en Slovaquie en 1982, établie à Turin, Ivana Dobrakovová a fait des études d’anglais et de français et travaille actuellement comme traductrice du français et de l’italien (elle travaille notamment sur les romans napolitains d’Elena Ferrante). Ses débuts dans la fiction prennent la forme d’un recueil de nouvelles en 2009, « Première mort dans la famille », suivi l’année suivante par un roman, Bellevue, et en 2013 par un nouveau recueil de nouvelles, Toxo. Tous ces livres ont été sélectionnés pour le prix Anasoft Litera, de même que son dernier roman, « Mères et Camionneurs », publié en 2018 et avec lequel elle a obtenu fin mai le Prix de littérature de l’Union européenne.
Elle rejoint ainsi trois autres lauréats slovaques, dont tous les romans primés ont été traduits en français – la participation de Bratislava au titre de ville invitée d’honneur au Salon de Paris en mars ayant certainement contribué à cet heureux résultat. Depuis le mois de mars, il est donc possible de lire le roman de Pavol Rankov (lauréat 2009), C’est arrivé un premier septembre, chez Gaïa Editions ; depuis 2015 aux éditions Le ver à soie, Café Hyène, de Jana Beňová (lauréate 2012), et également depuis mars aux éditions Le ver à soie, Scènes de la vie de M. de Svetlana Žuchová.
Matky a kamionisti, publié à Bratislava en 2018, met en scène cinq femmes dont les vies s’entremêlent, se complètent et se contredisent, entre Turin et Bratislava. A ses côtés, deux autres romans figuraient dans la sélection pour le prix EUPL en Slovaquie : Čierny zošit de Richard Pupala (Bratislava, 2017) et Flešbek, de Mária Modrovich.
Miroslava Vallová, directrice du Centre d’information littéraire slovaque et présidente du jury pour la Slovaquie, a répondu à mes questions. Lire la suite »
EUPL 2019: trois romans polonais et une lauréate, Marta Dzido
Publié : 11/06/2019 Classé dans : Actualités, EUPL, Femmes écrivains, Pologne, Prix | Tags: Dzido 4 CommentairesJe reprends, après une interruption imprévue, ma série sur les pays « de l’Est » ayant participé cette année au Prix de Littérature de l’Union européenne (EUPL) dont les résultats ont été annoncés le 22 mai. La Pologne faisait partie de ces pays, tout comme l’Ukraine, la Hongrie, la Lituanie et la Roumanie que j’ai déjà présentées, et la Slovaquie et la Géorgie encore à suivre.
Des pays présentés jusqu’ici, la Pologne est celui ayant connu le plus de succès en termes de la traduction en français des livres lauréats du EUPL : Le Magicien, de Magdalena Parys (lauréate 2015) a été bien reçu lors de sa parution aux Editions Agullo en début d’année, et le roman primé en 2012, Pension de famille de Piotr Paziński, est également paru chez Gallimard (en 2016). Jacek Dukaj, premier lauréat pour la Pologne en 2009 avec son roman « Glace », n’a pas encore été traduit en français.
Cette année, c’est à Marta Dzido qu’est allé le prix du jury pour la Pologne. Née en 1981, diplômée de l’Ecole Nationale du Cinéma de Łódź, Marta Dzido était déjà, avant la parution de son dernier roman Frajda l’année dernière, l’auteure de trois romans et d’un ouvrage de non-fiction, « Les Femmes de Solidarité » (un sujet qu’elle avait aussi abordé dans un film de 2014, « Solidarité selon les femmes » sur le rôle des femmes dans la lutte contre le communisme en Pologne).
Avec Frajda, deux autres romans figuraient dans la sélection pour le prix EUPL 2019 dans sa déclinaison polonaise : Lekki bagaż de Anna Cieplak (Cracovie, 2019) et Góra miłości de Jarosław Maślanek (Varsovie, 2018).
Anna Nasiłowska, présidente du jury pour la Pologne, a répondu à mes questions. Lire la suite »
EUPL 2019: Cinq romans roumains et une lauréate, Tatiana Ţîbuleac
Publié : 07/06/2019 Classé dans : Actualités, EUPL, Femmes écrivains, Prix, Roumanie | Tags: Tibuleac 8 CommentairesContrairement aux lauréates d’Ukraine, de Hongrie et de Lituanie du Prix de Littérature de l’Union européenne (EUPL) 2019 que j’ai présentées ces derniers jours, la lauréate du prix dans sa déclinaison roumaine peut déjà être découverte en français puisqu’il s’agit de Tatiana Ţîbuleac. Son roman L’été où maman a eu les yeux verts a été traduit par Philippe Loubiere et est paru aux Editions des Syrtes l’année dernière : je l’avais présenté ici.
Grădina de Sticlă (« Jardin de verre ») est le deuxième roman de cette auteure née en République de Moldavie et dorénavant établie à Paris après une carrière dans le journalisme audiovisuel en Roumanie. Rédactrice, aussi, à partir de 1995 pour la rubrique « Histoires vraies » du quotidien Flux, elle débute dans la fiction en 2014 avec une collection de nouvelles « Fables Modernes ».
Son deuxième roman, publié aux Editions Cartier à Chişinău en 2018, était l’un de cinq romans présentés au jury avec Așa să crească iarba pe noi de Augustin Cupșa (Bucarest : Humanitas, 2017), Porci de Tudor Ganea (Iași : Polirom, 2018), Sindromul Stavroghin d’Alina Pavelescu (Bucarest : Humanitas, 2019) et Copilăria lui Kaspar Hauser de Bogdan Alexandru Stănescu (Iași : Polirom, 2017).
Ioana Pârvulescu, présidente du jury pour la Roumanie et elle-même auteure d’un roman lauréat du prix en 2013 (Viaţa încipe vinari, traduit en français au Seuil en 2016 sous le titre La vie commence vendredi), a répondu à mes questions. Lire la suite »
EUPL 2019 : Trois romans lituaniens et une lauréate, Daina Opolskaitė
Publié : 06/06/2019 Classé dans : Actualités, EUPL, Femmes écrivains, Interview, Lituanie, Prix | Tags: Opolskaitė 4 CommentairesJe présentais hier et avant-hier les lauréates hongroise et ukrainienne du Prix de littérature de l’Union européenne (EUPL). Comme la Hongrie, la Lituanie participait pour la quatrième fois : après les trois lauréates en 2009 (Laura Sintija Černiauskaitė pour son roman « Respirer dans le marbre »), en 2012 (Giedra Radvilavičiūtė pour son recueil de nouvelles « Ce soir je vais dormir du côté du mur ») et en 2015 (Undinė Radzevičiūtė pour son roman « Poissons et dragons »), c’est à nouveau à une auteure, Daina Opolskaitė, qu’est décerné cette année le prix.
Née en 1979 à Vilkaviškis au sud-ouest de la Lituanie, Daina Opolskaitė a fait des études de philologie et enseigne actuellement dans un lycée de sa ville natale. Auteure d’une trentaine de nouvelles, essais et recensions, Opolskaitė s’est vu décerner le prix de l’Union des Ecrivains de Lituanie en 2000 pour son premier livre (Drožlės), le prix de la Littérature pour Enfants en 2016 (elle est également l’auteur de romans pour adolescents), et son roman Ir vienąkart, Riči a été nommé Livre de l’année en 2017. Son recueil de nouvelles Dienų piramidės a été publié à Vilnius chez Tyto alba en 2019.
Deux autres romans étaient en compétition pour ce prix 2019 en Lituanie : Ši mtmečių melancholija de Mindaugas Jonas Urbonas (Vilnius : Lietuvos rašytojų sąjungos leidykla, 2017) et Stasys Šaltoka : vieneri metai de Gabija Grušaitė (Vilnius : LAPAS, 2017).
La philosophe, musicologue et activiste Daiva Tamošaitytė, présidente du jury lituanien pour le Prix de Littérature de l’Union européenne (auquel prenait également part la traductrice française Marielle Vitureau), a répondu à mes questions. Lire la suite »
EUPL 2019 : Trois romans hongrois et une lauréate, Réka Mán-Várhegyi
Publié : 05/06/2019 Classé dans : Actualités, Dufeuilly, EUPL, Femmes écrivains, Hongrie, Interview, Prix | Tags: Mán-Várhegyi 5 CommentairesAprès la présentation hier de la lauréate du Prix de littérature de l’Union européenne (EUPL) pour l’Ukraine, place aujourd’hui à la Hongrie, qui participait pour la quatrième fois à ce prix initié en 2009.
Après Noémi Szécsi en 2009 (pour « Le Communiste Monte-Cristo »), Viktor Horváth en 2012 (pour « Miroir turc ») et Edina Szvoren en 2015 (pour son recueil de nouvelles Nincs, és ne is legyen), c’est à Réka Mán-Várhegyi qu’a été décerné ce prix cette année.
Née en 1979 dans la communauté hongroise près de Târgu Mureş en Roumanie, elle s’est installée en Hongrie après la chute du régime communiste et vit actuellement à Budapest. Travaillant pour une maison d’édition pour enfants depuis plusieurs années, elle publie un premier recueil de textes (« Tristesse dans le quartier Auróra ») en 2013 et reçoit alors le prix JAKkendő de l’association littéraire József Attila Kör auquel s’ajoute l’année dernière un autre prix prestigieux, le Prix Tibor Déry. Elle est également l’auteur de plusieurs livres pour enfants et jeunes adultes. Son roman Mágneshegy (« Colline Magnétique »), publié en 2018 et en partie développé à partir d’une des nouvelles de son recueil de 2013, brosse le portrait de trois jeunes universitaires à Budapest au tournant du millénaire, chacun essayant d’échapper à sa propre réalité.
Les deux autres livres en lice étaient Léleknyavalyák, avagy az öngyilkolás és egyéb elveszejtő szerek természetéről (« Les maladies de l’âme, ou de la nature du suicide et d’autres moyens de destruction ») de Róbert Milbacher, et Luther kutyái (« Les chiens de Luther), de László Szilasi, les trois romans étant parus chez Magvető en 2018.
Endre Szkárosi, président de la Société des Ecrivains Hongrois ainsi que du jury hongrois pour le Prix de Littérature de l’Union européenne (dont faisait également partie la traductrice française Joëlle Dufeuilly), a répondu à mes questions. Lire la suite »
EUPL 2019: Trois romans ukrainiens et une lauréate, Haska Shyyan
Publié : 04/06/2019 Classé dans : Actualités, EUPL, Femmes écrivains, Interview, Prix, Ukraine | Tags: Shyyan 9 CommentairesJ’inaugure aujourd’hui ma série sur les romans lauréats du Prix de littérature de l’Union européenne (EUPL) avec l’Ukraine, qui faisait pour la première fois cette année partie des pays participant à ce prix décerné par rotation aux pays membres de l’Union européenne.
Parmi les trois romans ukrainiens présélectionnés (За спиною (« Derrière le dos ») de Haska Shyyan, Дім для Дома (« Den for Dom ») de Victoria Amelina et Чормет (« Blackmet ») de Markiyan Kamysh), c’est à Haska Shyyan qu’a été décerné le prix pour l’Ukraine, pour son roman publié cette année par l’éditeur Fabula de Kiev.
Haska Shyyan, auteure, traductrice, photographe et co-propriétaire d’une librairie, est née à Lviv en 1980 mais habite dorénavant à Kiev. Déjà auteure en 2012 d’une traduction littéraire (Lights out in Wonderland, de DBC Pierre), elle publie en 2014 un premier roman, inspiré d’un séjour à l’hôpital et qui lui vaut d’être inclus dans la première sélection pour le Prix du livre de l’année ukrainien de la BBC.
Le jury ukrainien, composé de Oleksandra Koval, Ola Hnatiuk, Ostap Slyvynsky et Iryna Slavinska, était présidé par l’écrivain et président du PEN Ukraine Andreï Kourkov (bien connu en France de par ses nombreux romans traduits aux Editions Liana Levi: Le Pingouin, Le jardinier d’Otchakov…). L’écrivain, poète et professeur de littérature polonaise Ostap Slyvynsky (également natif de Kiev et membre du PEN Ukraine) a répondu à mes questions. Lire la suite »