Les oubliés d’août-septembre 2022, et même quelques-uns de 2021

Décidément, la littérature d’Europe centrale, de l’Est et des Balkans est un puits sans fond, même quand on se limite aux traductions françaises. J’avais déjà proposé un premier billet sur les nouvelles publications d’octobre, puis un billet de rattrapage, et voilà que j’ai déjà matière à proposer un deuxième billet de rattrapage avant d’attaquer novembre.

Au menu d’aujourd’hui, un petit roman roumain nonagénaire, un peu de science-fiction, et un bon paquet de BD.

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Actualité du mercredi : que lire au mois d’avril ?

Chaque mercredi, je vous apporte une actualité concernant la littérature d’Europe centrale et orientale.

Quelques nouvelles parutions au mois d’avril : les Editions Noir sur Blanc publient Solitude, d’Hubert Klimko, traduit du polonais par Véronique Patte. «À Vienne, de nos jours, un homme que la possession de plusieurs appartements dispense de travailler fait le choix d’être seul, de ne rien partager avec quiconque. » Chez Phébus, Almanach de Péter Nádas … 416 pages de « roman atypique sous forme de journal intime » traduites du hongrois par Marc Martin.

C’est le Journal de Dracula que publient quant à elles les Editions Xénia – roman historique présentant un Vlad III « déjà conscient de sa propre légende », par Marin Mincu (traduction du roumain de Dominique Ilea).

Aux Editions La Contre Allée, Le Nuage et la valse, de Ferdinand Peroutka, traduit du tchèque par Hélène Belletto-Sussel : « Entre le prologue, où le lecteur fait connaissance avec un peintre raté errant par les rues de Vienne, et l’épilogue, à la fois apaisé et inquiétant, il y a les camps, mais pas seulement. »

Et un rattrapage avec ces trois parutions du mois de mars : côté biographie, les Editions Ecriture fêtent les 90 ans de Milan Kundera avec Une vie d’écrivain de Jean-Dominique Brierre, tandis qu’Actes Sud s’intéressent à Viktor Orbán avec Dans la tête de Viktor Orbán par la journaliste Amélie Poinssot.

Côté BD, Haïkus de Sibérie se glisse dans la peau d’un enfant pour raconter la Lituanie et la Sibérie de la seconde guerre mondiale. Par Jurga Vilé, illustré par Lina Itagaki.


A propos de l’actualité: la BD et Panaït Istrati

Chaque mercredi, je vous apporte une actualité concernant la littérature d’Europe centrale et orientale.

istrati 2Actes Sud a publié en octobre 2018 la seconde partie d’un portrait au format BD de Panaït Istrati, écrivain né en 1884 en Roumanie, dont la vie fut marquée par la pauvreté, les vagabondages, l’amitié avec Romain Rolland, l’écriture en roumain et français, et plusieurs voyages dans l’URSS des années 1920 dont il revint désenchanté. L’ouvrage, Istrati ! L’écrivain (Nice – Paris – Moscou), réalisé par Golo, raconte ces voyages et ses conséquences pour Istrati, mis au ban par les communistes français. Il fait suite au premier volume, publié en 2017 : Istrati ! Le vagabond (Braïla – Paris – Le Caire).couv_codine_8884_couvsheet

La Boîte à bulles avait publié en mai 2018 Codine, adaptation d’un roman du même nom de Panaït Istrati, une « magnifique fable sociale » relatant la rencontre entre l’enfant Adrien Zograffi et l’ancien bagnard Codine dans un quartier déshérité de Braïla au début du XXe siècle.

Une belle manière de (re)découvrir cet écrivain amoureux de la langue française et qui avait connu une certaine notoriété avant sa mort en 1935 avant de tomber dans l’oubli. Ses œuvres ont été publiées chez Gallimard et Phébus, j’en ai présenté deux ici.