« Je ne traduis que les livres qui me plaisent » – Chloé Billon, prix INALCO 2020

La semaine dernière, je diffusais un entretien avec Marie Vrinat-Nikolov et Nathalie Carré, les deux fondatrices du prix INALCO de traduction. Le prix était décerné pour la deuxième fois dimanche dernier, la lauréate étant Chloé Billon pour sa traduction de l’excellent Les turbines du Titanic, de l’auteur croate Robert Perišić (Gaïa, 2019).

Je m’en réjouis car j’ai été impressionnée par toutes les traductions que j’ai lues de Chloé Billon, très travaillées mais avec un résultat extrêmement fluide et qui rend bien le caractère très moderne des textes.

Le jury du prix rejoint visiblement mon point de vue car, selon lui (d’après Livre Hebdo), Chloé Billon « a su particulièrement bien reproduire la complexité du roman en français, notamment l’oralité du texte, son écriture cinématographique, la diversité des registres et des points de vue et le passage rapide d’un registre à l’autre, les nombreux néologismes, les flux de conscience ».

Je me réjouis aussi du prix parce que non seulement j’ai publié, il y a un mois, ma chronique de Les turbines du Titanic (à retrouver ici), mais aussi parce que j’ai rencontré Chloé Billon par écrans interposés il y a juste deux semaines. Dans l’entretien qui a résulté de notre rencontre, nous avons parlé de son métier de traductrice littéraire, mais aussi et surtout de deux romans publiés au cours des deux dernières années et dont elle a signé la traduction : Les turbines du Titanic et le tout aussi excellent Adios cow-boy, d’Olja Savičević. Elle évoque au passage les dialectes de la côte dalmate (variantes du croate, mâtinées d’italien, « les dialectes sont restés très vivants là-bas ») et les défis de traduction qu’ils représentent, les avantages de traduire des auteurs contemporains, la (les) génération(s) perdue(s) dans l’espace post-yougoslave, sur les spécificités de la littérature croate, et sur ses nouvelles traductions qui paraitront dans les mois à venir.

Pour ma part, j’y mentionne également deux autres de ses traductions récentes, Blue Moon de Damir Karakaš (« un auteur qui travaille avec une écriture extrêmement sobre, pour en dire le plus possible avec le moins de mots possible ») et Le piège Walt Disney de Zoran Ferić (« un maître de l’humour noir tout à fait reconnu en Croatie »), que j’ai chroniqués ici et respectivement.

Pour écouter l’entretien, cliquez sur l’image, l’enregistrement s’ouvrira dans une nouvelle fenêtre.


10 commentaires on “« Je ne traduis que les livres qui me plaisent » – Chloé Billon, prix INALCO 2020”

  1. nathalie dit :

    Tu dois être contente de ce prix. En plus, une traductrice que tu suis avec régularité, si j’en crois tes chroniques.

    • Tout à fait! Je pense qu’elle le mérite car les quatre traductions que j’ai lues sont à mon avis vraiment réussies. Et évidemment, je ne peux que me féliciter de mon propre excellent sens du timing avec la réalisation de cet entretien il y a juste deux semaines et la chronique du roman il y a un mois.

  2. […] « Je ne traduis que les livres qui me plaisent » – Chloé Billon, prix INALCO 2020 → […]

  3. […] choisi pour l’édition française, Les turbines du Titanic (Gaïa Editions, 2019, traduit par Chloé Billon). « Dans le fond, ce roman parle de ce que vit la classe ouvrière depuis 30 ou 40 ans, » nous […]

  4. […] ont co-fondé), Mireille Robin et Chloé Billon (croate – un entretien avec Chloé Billon à retrouver ici), Jean-Luc Moreau (estonien), Roger Richard (hongrois), Nicolas Auzanneau (letton), Margot Carlier […]

  5. […] ces deux livres ? Tous deux traduits du croate par Chloé Billon (mon entretien avec Chloé Billon sur ce lien), ils montrent aussi la diversité et la qualité de la création littéraire croate contemporaine […]

  6. […] ici [clic] mon entretien avec Chloé Billon, lauréate du deuxième Prix Inalco de la […]

  7. […] ainsi qu’avec la jeune (et excellente) traductrice du bosnien, croate, monténégrin et serbe Chloé Billon, lauréate 2020 pour Les turbines du Titanic de l’auteur croate Robert Perišić (mais pas avec […]

  8. […] turbines du Titanic, de Robert Perišić ; nous en avions parlé dans un entretien fait maison à retrouver ici), mais outre une reconnaissance de la qualité – toujours au rendez-vous – de ses traductions, […]

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