Février-juin, un A à T des nouvelles publications (+ quelques actualités)

Mon dernier récapitulatif des nouvelles publications date de février et, depuis, les livres ont continué à sortir et à s’empiler. Il est plus que temps de faire un retour sur les nouvelles parutions – ou rééditions – de ces quatre derniers mois, n’est-ce pas ?

Voici donc une vingtaine de titres, organisés par langue d’origine – une douzaine – de l’albanais du Kosovo au polonais de la Pologne, du roumain (et de l’allemand) de Roumanie au tchèque de Tchéquie, en passant par le français pour parler d’Europe. Principalement du neuf mais aussi un peu du vieux ; de la fiction, de la poésie, des gros et des petits romans, des œuvres complètes… Et puis trois actualités littéraires pour terminer.


Traduit de l’albanais (Kosovo)

Opuscule de l’amour, de Shpëtim Selmani. « C’est l’été, entre Tirana et Pristina. Un homme en pleine introspection. Il va devenir père : concept qui expose tout son être face à la complexité et l’absurdité de la vie. » Présentation complète sur le site de Belleville Editions de ce « texte court et percutant » traduit par Festa Molliqaj. Publié en mai.

  • Une chronique à venir
  • Un roman qui s’ajoute à la liste des livres lauréats du Prix de littérature de l’Union européenne et traduits en français

Traduits de l’allemand

Il est 15h30 et nous sommes toujours vivants – journal de guerre, d’Evgenia Belorusets. « Dès le début de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022, l’écrivaine et photographe Evgenia Belorusets a entrepris de tenir un journal, dans lequel elle raconte le quotidien des habitants de Kiev : le sifflement des bombes, le silence des rues dévastées, la sidération, l’effroi, l’incertitude. Mais la vie, aussi, qui continue vaille que vaille à travers les gestes les plus anodins – échanger quelques mots avec un voisin, s’asseoir un moment sur un banc dans un parc, attraper au vol le miracle d’un sourire, d’un rayon de soleil, d’une minute de répit. » Présentation sur le site de Christian Bourgois Editeur de ce « document exceptionnel, dans lequel dialoguent textes et photographies », traduit par Olivier Mannoni avec la collaboration de Francoise Mancip-Renaudie et paru il y a déjà un mois et demi, le 10 mai.


Le flou du monde, d’Iris Wolff. « En sept chapitres, Iris Wolff retrace le fabuleux destin d’une famille européenne. Sa langue, poétique et aérienne, sert à merveille cette histoire d’amour au carrefour de la grande Histoire, entre oppression et liberté, l’Est et l’Ouest. »

Présentation complète sur le site de Grasset de ce roman qui débute « dans un petit village en Roumanie, non loin de Timisoara et de la frontière hongroise », qui est traduit par Claire de Oliveira et qui a été publié en février.


Traduit du bosnien

Le matin où j’aurais dû mourir, de Semezdin Mehmedinović. « Dans ce texte inspiré par la vie de l’auteur, la guerre, l’exil et la maladie malmènent des personnages inoubliables que l’amour et l’art sauvent à jamais du désastre. »

Présentation complète sur le site de Le bruit du monde de l’une des toutes premières publications de cette nouvelle maison d’édition. Une traduction de Chloé Billon, parue le 7 avril 2022.

  • Une chronique à venir

Traduit du bulgare (mais aux forts échos d’Albanie)

Vierge jurée, de Rene Karabash. « De nos jours, il ne reste que quelques vierges jurées. Bekia est devenue Matia. Elle a décidé d’être une vierge jurée après avoir été violée par l’idiot du village la veille de ses noces : son époux, découvrant qu’elle n’était pas « pure » aurait le droit de la tuer. Elle renonce à la femme en elle, et par cet acte, elle entache l’honneur de celui qu’elle devait épouser et engage ainsi sa famille dans l’une de ces vendettas qui font partie du quotidien des habitants de ces contrées… » Présentation complète sur le site de Belleville Editions. Traduction par Marie Vrinat. Publié en avril.

  • Une chronique à venir

Traduits du croate

Petar et Liza, de Miroslav Sekulic-Struja. « A l’armée, Petar écrivait les lettres d’amour de ses compagnons de chambrée. Ensuite, c’est la vie de bohème dans les rues et les squats jusqu’à ce qu’il rencontre Liza. Commence alors une lumineuse idylle entre le poète vagabond et la jeune danseuse. Mais les démons de Petar ne le laisseront pas tranquille longtemps et Liza devra l’abandonner à son triste sort… » Présentation sur le site d’Actes Sud BD de ce troisième récit graphique de l’auteur à être publié en français (après le diptyque Pelote dans la fumée, présenté ici et ). Traduction par Wladimir Anselme et Ana Setka. Publié en février.


Notre correspondant sur place, de Robert Perišić. « Zagreb 2003. Journaliste en disgrâce, Tin envoie son cousin éloigné Boris couvrir le conflit irakien pour le quotidien qui l’emploie. Le seul hic, c’est que ce dernier, ex-soldat traumatisé par la guerre des Balkans, n’a aucune qualification. Lorsque Tin reçoit ses premières nouvelles du front – des e-mails décousus et hallucinés –, il décide les réécrire sans en informer sa hiérarchie. Une terrible erreur. La première d’une longue série. Bientôt Boris disparaît à Bagdad et la vie de Tin part complètement en vrille… » Présentation sur le site de Gaïa Editions de ce roman traduit par Chloé Billon et sorti le 1 avril.

  • Une chronique à venir
  • De Robert Perišić, j’ai déjà chroniqué (ici) Les turbines du Titanic. Gaia Editions vient de republier ce roman dans sa collection Kayak. Présentation sur ce lien et parution le 1 mai.

Toujours dans le domaine croate, un coup d’oeil vers le mois d’août pour évoquer la réédition de Miracle à la combe aux aspics, d’Ante Tomić. En attendant que la page de Libretto soit mise à jour, la description est toujours sur celle des éditions Noir sur Blanc.


En français sans traduction 

« A l’occasion de la présidence française de l’Union Européenne » [qui se termine jeudi – je suis encore dans les temps], Olivier Guez a demandé à vingt-sept écrivains, un par Etat-membre, d’écrire sur des lieux évocateurs de la culture et de l’histoire européennes ». Cela donne Le grand tour. Autoportrait de l’Europe par ses écrivains, anthologie ambitieuse et « carte émouvante de l’esprit européen du début des années vingt du vingt-et-unième siècle ». Parmi les noms « de l’Est », on retrouve Kapka Kassabova pour la Bulgarie (chroniquée ici), Olja Savičević pour la Croatie (chroniquée ici), Tiit Aleksejev pour l’Estonie (une chronique ici et une interview ), László Krasznahorkai pour la Hongrie (des chroniques ici, ici et ), Kateřina Tučková pour la République tchèque (une chronique ici, une interview , et – enfin – une publication en français pour bientôt)… la liste complète est sur le site des éditions Grasset et le livre est sorti le 2 mars 2022.

  • Autre langue, autre pays, mais impossible de ne pas mentionner au passage l’anthologie Europa28. Writing by Women on the Future of Europe, projet réalisé dans le cadre du Hay Festival et publié en anglais par Comma Press en 2020 : « Featuring essays, fictions and short plays, Europa28 asks what it means to be European today and demonstrates – with clarity and often humour – how women really do see things differently. »

La lueur d’opale, d’Ivan Nilsen : « 1996. Sacha, correspondant dans les Balkans pour Les Nouvelles de l’Europe, s’offre une petite virée en Albanie. Les prochaines secousses partiront probablement du Kosovo… Mais c’est une photo dans un journal qui attire son attention : l’arrestation d’un certain Emilio Stracelli soupçonné d’avoir été un collaborateur d’Ante Pavelic. Ante Pavelic ! Le chef des Oustachis et dirigeant croate rallié à Hitler en 1941… Ses affidés ne devaient pas être des tendres. » Présentation complète de cette « plongée dans les Balkans des années 40 » sur le site de Marie Barbier Editions.   


Présentation des haïdoucs, de Panaït Istrati. « Après avoir essuyé une lourde défaite et vu leur chef tué au combat, une troupe de haïdoucs — ces rebelles que le pouvoir ottoman considère comme des bandits et que le peuple voit comme des sauveurs et des justiciers — s’est retirée dans un abri de montagne éloigné et secret. Là les haïdoucs, désormais menés par la belle et farouche Floarea Codrilor, se remémorent et se racontent les uns aux autres leurs souvenirs, pour ne pas oublier pourquoi ils ont choisi la voie de la rébellion et de la lutte contre l’envahisseur. » Présentation sur le site de Ginkgo Editeur de cette « ode à la liberté et à tous ceux qui se lèvent contre l’injustice », publiée en français dès 1925.


Traduits du hongrois

Teréz, ou la mémoire du corps, d’Eszter T. Molnár. « Par le prisme de la mémoire et du langage, le roman de Eszter Molnár tisse des liens entre Est et Ouest à travers trois récits et trois langues (française, allemande et anglaise), sur le thème du corps souffrant et soignant : celui de Teréz, qui après un abus sexuel subi durant l’enfance, va tenter de se réinventer et de faire face aux refoulements de son passé à l’étranger. Une voix profondément européenne pour donner en partage l’expérience aussi fondatrice qu’irréversible du déracinement. » Présentation sur le site d’Actes Sud  de ce livre traduit par Sophie Aude et paru en mars.


Les chevaux et les Anges. Anthologie poétique 1931-1991. « Ágnes Nemes Nagy (1922-1991), l’une des plus grandes voix de la poésie hongroise de l’après-guerre, source d’inspiration de générations de poètes, n’avait jamais bénéficié d’un recueil entier en français. La jeune chercheuse Anna Tüskés a réuni de nombreuses traductions introuvables, dont cinq traductions inédites de Bernard Noël, et d’autres textes disséminés en revue ou jamais publiés dus à Guillevic, Pierre Emmanuel, Bernard Vargaftig, et bien d’autres poètes encore. S’y ajoutent près d’une trentaine de poèmes nouvellement retraduits pour cette édition par Guillaume Métayer. La préface est due à la grande poétesse et romancière contemporaine Krisztina Tóth. Un hommage éclatant à Ágnes Nemes Nagy, poète de l’exploration intime et de la résistance intérieure pendant les années sombres, l’année de son centenaire. » Présentation sur le site de La rumeur libre de cette anthologie parue en avril.


Nil et autres poèmes. Avec ce « deuxième recueil français du poète hongrois István Kemény, le lectorat francophone retrouve la voix singulière du grand représentant d’un postmodernisme lyrique et critique des marges intérieures de l’Europe, dont l’imaginaire teinté d’ironie se plaît à recueillir et exalter la profondeur dissonante et émouvante des mythes dans notre quotidien. À côté du récent recueil Nil (2018), publié ici dans son intégralité, des poèmes de plusieurs époques ont été rassemblés dans ce volume, pour faire écho à l’originalité de cette œuvre dans sa variété. » Présentation sur le site de La rumeur libre de cette édition bilingue hongrois-français, traduite et préfacée par Guillaume Métayer et qui parait ce mois-ci.


Traduits du polonais 

Le sain esprit de contradiction rassemble divers textes de Witold Gombrowicz, dont de nombreux inédits. « On y découvrira notamment la passionnante genèse de Ferdydurke, son grand roman devenu un classique de la littérature européenne du XXe siècle. On a presque l’impression, à le lire, d’être penché sur l’épaule même du jeune écrivain en train de tâtonner, à la recherche de la forme idéale à donner à son roman, emprunter différents chemins et faire montre, déjà, de toute sa fantaisie poétique et de son irrévérence légendaire. Entretiens, textes critiques mais aussi interventions polémiques viennent éclairer de manière aussi magistrale que passionnante la conception que se faisait Gombrowicz de la littérature, de son époque et de sa propre personnalité. » Présentation complète sur le site de Christian Bourgois Editeur de cet ouvrage réalisé sous la direction de Rita Gombrowicz et Henri Marcel et paru le 2 juin.


Œuvres, volume rassemblant les « plus grands textes ainsi que des extraits d’un recueil de jeunesse inédit en français » de Ryszard Kapuscinski. « Lire « Kapu », c’est rencontrer non seulement un formidable témoin du XXᵉ siècle, observateur inlassable des conflits et des révolutions (de la guerre civile en Angola à la chute des régimes dictatoriaux en Éthiopie ou en Iran, des soubresauts de l’Amérique latine à la désintégration du bloc soviétique), un homme de terrain au regard d’ethnologue, mais aussi un écrivain de talent, explorateur passionné de la frontière entre écriture documentaire et littérature, dans la lignée d’un Albert Londres ou d’un Truman Capote. » Présentation sur le site des éditions Flammarion de ce volume traduit par Véronique Patte et paru le 8 juin.


Joies. « Ce livre réunit quatre des sept recueils du poète polonais Grzegorz Kwiatkowski (né en 1984), Joies, (2013), Combustion (2015), Par un hibou (2017) et Karl-Heinz M. (2019) dans la traduction de Zbigniew Naliwajek. Ces poèmes, placés à l’intersection de l’inspiration de Spoon river Anthology d’Edgar Lee Masters mais aussi de Shoah de Claude Lanzmann, frappent par leur force crue, voire cruelle. « Des vies brèves ? Se disant telles—pour mieux se ficher, en éclats acérés, dans nos mémoires », selon les mots de Claude Mouchard. Une grande voix de la jeune poésie polonaise qui nous met en demeure de revivre et de repenser l’indicible, l’immédiateté semblant à présent le plus sûr chemin de l’anamnèse. » Présentation sur le site de La rumeur libre de cette édition bilingue français-polonais parue en avril.


Traduits du roumain

Archéologie de l’amour, de Cătălin Pavel. « Tant qu’ils s’aiment, les couples se détachent, dit-on, du monde banal ; ils en font de même quand ils meurent, sans aucun doute cette fois. Que se passe-t-il lorsque l’observateur examine sous sa loupe archéologique ce centième de vie, ce millième d’amour ? Questionner le rapport amoureux à travers les fouilles archéologiques, c’est le cœur de ce livre. » Présentation complète sur le site des Editions de l’Aube de ce livre « follement rassurant », traduit par Jean-Louis Courriol.


Zogru, de Doina Ruşti. « Zogru est un spectre qui s’empare des humains non pour les dominer, mais pour les révéler à eux-mêmes… Au rythme de mille et une aventures, Zogru vise les premières émotions de lecture, quand un récit nous désenglue du réel. Installé dans les souvenirs
du spectre comme dans un train fantôme, le lecteur traverse l’histoire mouvementée de la Roumanie : de Vlad Dracula au basculement de l’oligarchie communiste à celle néolibérale. » Présentation complète du livre sur le site des Éditions du Typhon. Traduction de Florica Courriol. Paru le 8 mars.


Fontaine de Trevi, de Gabriela Adameşteanu. « Placé sous le signe de la sagesse et de l’acceptation de soi, Fontaine de Trevi dresse la chronique de cinquante ans d’histoire roumaine à travers l’introspection bouleversante d’une héroïne lucide. Sensible et poignant, ce livre confirme Gabriela Adameşteanu comme une grande voix de la Roumanie d’aujourd’hui. » (Après ma lecture de Une matinée perdue, le statut d’Adameşteanu comme grande voix de la Roumanie d’aujourd’hui m’avait déjà paru confirmé !) Le roman est traduit par Nicolas Cavaillès et a paru chez Gallimard (présentation complète sur leur site) début juin.


Traduit du russe 

Un fils perdu, de Sacha Filipenko. « Après une violente bousculade lors d’un mouvement de foule, Francysk, jeune homme de 16 ans qui étudie la musique dans une ville de Biélorussie, tombe dans le coma. … Après dix ans de coma, Francysk se réveille. On lui annonce que sa grand-mère est décédée. Il comprend alors que ses proches ont changé de vie. Mais dans le pays, tout est comme avant : un président très autoritaire est toujours au pouvoir ; les jeunes quittent la Biélorussie, et la police réprime toute tentative de contestation. Le jeune homme trouvera-t-il sa place dans ce pays figé ? » Présentation sur le site des Editions Noir sur Blanc de ce roman « annonciateur de la situation politique en Biélorussie aujourd’hui », traduit par Philie Arnoux et Paul Lequesne et paru le 7 avril.


Traduits du serbe

Parfum de pluie sur les Balkans, de Gordana Kuić. « Dans ce roman, [Kuić] a tissé une saga familiale qui est devenue la mémoire commune de toute une région. Ce livre d’une douceur rare est un témoignage historique sur la destinée des juifs dans les Balkans qui s’inscrit dans la grande tradition romanesque féminine. À l’exemple de George Sand, Jane Austen ou Margareth Mitchell, Gordana Kuić livre la chronique de gens simples, de ceux qui subissent l’histoire en lui donnant sa profondeur humaine et sa coloration romanesque » Présentation complète sur le site des Editions Noir sur Blanc de ce roman traduit par Dejan Babić et publié le 10 mars (après une première publication aux éditions L’Âge d’homme en 2000).


Le trio de Belgrade, de Goran Marković. « A la fin des années quarante, Lawrence Durrell (1912-1990), attaché près l’ambassade du Royaume-Uni à Belgrade, entretient une relation amoureuse avec la femme d’un haut responsable qui se retrouve bientôt relégué sur l’île-prison de Goli Otok. Lorsque l’épouse de celui-ci subit le même sort, Durrell fait tout son possible pour la sauver et venir en aide à leur fille Mila désormais privée de ses deux parents. Avec des références au Quatuor d’Alexandrie, le grand œuvre de Durrell, Goran Marković raconte, par le procédé du collage, une histoire poignante dans la Yougoslavie du début des années Tito. » Présentation sur le site des éditions Plan B de ce roman traduit par Muriel Chrétien et qui parait ce mois-ci.


Traduit du slovaque

Il était une fois à Lošonc, de Peter Balko. « Il était une fois à Lošonc deux garçons que tout oppose. L’un est de bonne famille, il se lave les dents tous les jours et veut devenir écrivain. L’autre, un casse-cou effronté, terrorise les humains comme les animaux et n’a peur de rien… Un premier roman audacieux, plein d’humour et de tendresse, aux effluves de l’histoire de Tom Sawyer et Huckleberry Finn qui se déroule quelque part aux confins de la Slovaquie et de la Hongrie ». Présentation sur le site des Éditions Bleu et Jaune de ce roman traduit du slovaque par Barbora Faure (une habituée – par exemple par ses traductions d’Arpad Soltész – de « confins » de la Slovaquie et de la Hongrie). Paru le 24 mars.


Traduits du tchèque :

La maladie blanche, de Karel Čapek. « Un nouveau virus, venu de Chine, frappe mortellement les plus de quarante ans. Jusqu’à ce qu’un modeste médecin mette au point un traitement contre cette terrible « maladie blanche ». Sa seule condition pour dévoiler sa découverte : que toutes les nations s’engagent à ne plus faire la guerre. Mais les puissants sont-ils prêts à abandonner leurs rêves de gloire et de richesse pour rester en vie ? » Présentation sur le site des Éditions du Sonneur de cette « critique fervente du totalitarisme » écrite en 1937, traduite par Alain van Crugten et rééditée le 17 mars.


Hana, d’Alena Mornštajnová « le récit de deux destins étroitement imbriqués, où s’entrelacent la culpabilité et la souffrance, la mort et le souvenir, un récit où chaque mot a son poids et les silences sont éloquents ». Présentation sur le site des Editions Bleu et Jaune de ce « roman best-seller en République tchèque », traduit par Benoit Meunier et en librairie depuis le 9 juin.-

  • Une chronique à venir

Pour terminer, parlons brièvement prix littéraires ou plutôt, d’abord, du prix de la traduction Inalco-Vo/Vf. J’avais déjà eu l’occasion de présenter ce prix en conversation avec ses fondatrices, Marie Vrinat et Nathalie Carré (sur ce lien) et je vais me contenter d’évoquer deux des titres retenus dans la pré-sélection et déjà chroniqués sur le blog : il s’agit de La fatigue du matériau, de Marek Šindelka (traduit du tchèque par Christine Laferrière pour les éditions des Syrtes) et de Ton fils Huckleberry Finn de Bekim Sejranović (traduit du croate par Chloé Billon pour les éditions Intervalles). Pour retrouver les cinq autres titres – traduits du hindi, du chinois de Taiwan, du turc, du finnois et du grec – c’est sur ce lien et, pour connaitre le lauréat du prix 2022 et son traducteur/sa traductrice, il faudra patienter jusqu’au 2 octobre.

Marie Vrinat, co-fondatrice du prix Inalco-Vo/Vf et lauréate du prix Etienne Dolet de traduction en mai 2021, est également lauréate cette année du tout nouveau prix Fragonard de littérature étrangère pour sa traduction de Les dévastés, roman de l’écrivaine bulgare Théodora Dimova publié aux éditions des Syrtes en janvier. Retrouvez ici ma chronique de Les dévastés et, ici, mon entretien avec Marie Vrinat.

Edit : Marie Vrinat et Chloé Billon se retrouvent aussi parmi les finalistes du Grand Prix de Traduction de la Ville d’Arles, la première pour sa traduction (du bulgare) de Le pays du passé de Guéorgui Gospodinov (Gallimard), et la seconde pour sa traduction (du croate) de Baba Yaga a pondu un œuf de Dubravka Ugrešić (troisième titre de l’auteure chez Christian Bourgois). Les cinq autres titres sont traduits de l’anglais (Etats-Unis), de l’espagnol et du chinois (Taiwan)… résultats en novembre.

Pour (vraiment) terminer, des nouvelles du prix de littérature de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, un prix anglophone que j’affectionne car il porte sur des pays, des langues et des littératures qui m’intéressent. La pré-sélection de cette année, par exemple, incluait des traductions du polonais, du hongrois, du russe (Russie et Bélarus), du tchèque, du slovaque, de l’ukrainien, de l’ouzbek et du grec. C’est – peut-être sans surprise – la traduction de l’ukrainien qui a été sélectionnée cette année : The Orphanage, de Serhiy Zhadan. Bonne nouvelle, ce roman de l’écrivain, poète, chanteur et illustre habitant de Kharkiv Serhiy Zhadan (Jadan, en français) paraitra l’année prochaine aux éditions Noir sur Blanc, aux côtés de son La route du Donbass et Anarchy in the UKR, publiés en 2013 et 2016 respectivement dans la traduction d’Iryna Dmytrychyn.

Me voilà à peu près à jour jusqu’au mois d’août. Lesquels de ces livres vous tentent, lesquels avez-vous peut-être déjà lus ?


17 commentaires on “Février-juin, un A à T des nouvelles publications (+ quelques actualités)”

  1. keisha41 dit :

    Le menu est copieux! Pour ma part, cela dépend de ce que les biblis possèdent, je reste prudente; Parfois des livres plus anciens, c’est bien aussi.

    • Ce qui est encore mieux avec les livres anciens, c’est quand ils sont réédités et bénéficient d’un nouveau petit coup de projecteur, comme c’est le cas ici. Et, oui, vive les biblis! Elles représentent une minorité de ce que je lis pour le blog mais une grande majorité de ce que je lis hors blog.

  2. Patrice dit :

    Merci pour cette rubrique que j’apprécie tout particulièrement ! Toujours une grande source d’inspiration pour de futures lectures.
    De mon côté, j’avais aussi noté les deux livres des éditions Bleu et Jaune, notamment celui d’Alena Mornstajnova qui en effet a eu beaucoup de succès dans son pays.
    Et bien sûr mention spéciale pour la nouvelle édition de La maladie blanche ; je l’ai lu en mars et je dois dire que je me suis laissé embarquer par ce texte court et puissant.
    NB: pour Petr Balko, il faut que tu rajoutes un titre de chapitre « Traduit du slovaque »

    • Je suis curieuse de lire le Mornstajnova (même si je suis en général prudente par rapport aux grands succès) mais je dois dire que le Balko me tente aussi beaucoup. Merci de m’avoir corrigée pour le slovaque – le plus drôle, c’est qu’en préparant l’article je m’étais focalisée sur l’utilisation du mot « confins » dans la présentation du livre, comme si c’était au bout du bout du monde connu.
      Je rajoute le lien vers ta chronique de La maladie blanche au cas où cela intéresse d’autres passants: https://etsionbouquinait.com/2022/03/27/karel-capek-la-maladie-blanche/ J’ai du rattrapage à faire, avec Capek!

  3. Marilyne dit :

    Misère, le retour de la rubrique parutions… et merci, plus sérieusement, je n’avais pas remarqué la majorité de ces titres. A première lecture de ton billet  » le grand tour  » m’intéresse bien. Pour les autres, je vais regarder plus tranquillement ( j’ai toujours en ligne de mire  » Ténèbres sacrées  » )

    • Et dire qu’à juste J+1 je m’aperçois déjà des titres que j’ai omis d’inclure dans ma liste (Adamesteanu chez Gallimard, voir sous « traduits du roumain »!)
      Je serais curieuse moi aussi de voir comment les différents contributeurs au « grand tour » ont interprété leurs instructions.

  4. Nathalie dit :

    Bon pour le moment m’intéressent seulement Miracle à la combe aux aspics, d’Ante Tomić et Parfum de pluie sur les Balkans, de Gordana Kuić (je crois avoir lu un billet sur celui-ci, mais je ne sais plus qui accuser, Keisha ou Dominique ?) et peut-être Il était une fois à Lošonc, de Peter Balko. Merci de ne pas publier de billet qui me donneront davantage envie !
    Et je crois que l’on m’a prêté un recueil d’articles de Ryszard Kapuscinski. Donc je le lirai bientôt.

    • J’approuve ta sélection, je vais chercher ce billet car je ne me souviens pas de l’avoir vu passer.
      Mea culpa mais je dois rajouter un livre que je n’avais pas noté – Fontaine de Trevi de Gabriela Adamesteanu. Je n’ai lu qu’un seul Adamesteanu pour le moment mais qui m’a causé d’être très très bien disposée envers ses livres.
      J’attends de voir ce que tu as à dire sur Kapuscinski.

  5. STEPHAN dit :

    Parmi la sélection, je suis notamment attiré par 2 livres reliés par l’Histoire, Gordana Kuic (les Juifs de Bosnie, avant la catastrophe…) et Ivan Nilsen, soit la face la plus sombre de l’ex-Yougoslavie… »Le Grand Tour » est à mon sens archi-décevant, un patchwork européen sans grand intérêt littéraire, le type même du livre opportuniste. Ceux qui s’en tirent le mieux sont justement certains écrivains d’Europe de l’Est…Enfin, pour « coller » à l’actualité brûlante, j’invite vraiment à lire « La Route du Donbass » (Vorochilovgrad en v.o., soit l’ancien nom soviétique de Louhansk).

    • Merci pour le retour sur « Le Grand Tour ». C’est curieux – et finalement assez décevant – qu’il ait fallu une impulsion politico-institutionnelle pour que ce volume existe – et qu’il existe chez Grasset – mais je serai intéressée de me faire ma propre opinion.
      Si Kuic et Nilsen pour le volet Histoire, alors pourquoi pas aussi Markovic? (des trois, c’est le Kuic qui m’intéresse le plus).

      • STEPHAN dit :

        Le livre de Markovic, peut-être…J’avoue que je ne suis pas fan de Lawrence Durrell, alors…J’ai réalisé que Gordana Kuic a d’abord été publiée il y a assez longtemps sous le nom d’Ana Gord.

      • C’est vrai, c’est sous ce nom qu’elle a été publiée chez l’Age d’homme. Durrell, c’est tout un style, en effet!

  6. Vincent dit :

    En premier, Witold Gombrowicz et Gabriela Adameşteanu. Mais aussi « Le grand tour. Autoportrait de l’Europe par ses écrivains » afin de découvrir des écrivains. Pour les autres, je vais attendre sagement vos futures chroniques.

  7. flyingelectra dit :

    oh my God ! j’étais débordée au travail du coup j’arrive seulement maintenant et je voulais déjà lire les 10 premiers livres bref .. la cata ! mais sinon je suis ravie que Serhiy Zhadan soit traduit ! j’ai son livre (en anglais) mais là je veux lire aussi les autres … c’est horrible, y en a trop ! comment faire ???


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